Pensées pour moi-même (3)
Datte: 25/12/2019,
Catégories:
fhh,
vacances,
hotel,
hsoumis,
fdomine,
vengeance,
journal,
lettre,
Auteur: CamilleM, Source: Revebebe
... s’inquiéter de ce que moi j’en aurais pensé ! C’était vraiment un salaud.
— Il m’a dit, poursuivit après quelques secondes David, que tu voulais bien que je vienne, mais que d’abord tu voulais t’occuper de lui.
Dans un premier temps je me suis de nouveau dit« Un vrai salaud, ce Jean-Philippe ! » Puis, puis, lentement mais sûrement, me focalisant sur ce moment particulier où j’avais fait ma proposition cet après-midi, l’évidence de la méprise m’est apparue.« Que lui ai-je dit exactement ? C’était il y a longtemps (avant ma peur panique, avant la mise en scène de cette soirée et tout ce qui en a suivi d’attente, de manipulation, de plaisir et d’angoisse ; bref, avant tout ce condensé d’émotions fortes où les minutes s’éternisent et où ce qui a eu lieu avant n’a plus d’important). Allez, fais un effort, nom de nom : que lui as-tu vraiment dit, exactement ? Qu’il pouvait me rejoindre ce soir dans ma chambre ? Oui, d’accord ; mais pour David, qu’il pouvait… Nom de Dieu : qu’il pouvait nous rejoindre après. » Mais moi, je voulais dire : une fois tout fini, pas pour qu’il nous accompagne dans une partie à trois !
Tu vois Alice, j’étais un peu dans la situation où tu te mets à engueuler ton voisin parce qu’il a parqué sa voiture devant ton garage et que tu te rends compte, d’abord, que ce n’est pas sa voiture et, ensuite, que c’est celle d’une de tes amies qui est venue te rendre visite et qui vient justement à ta rencontre pour t’embrasser : tu voudrais bien te faire ...
... oublier au plus vite, t’excuser en t’abaissant bien bas, offrir un cadeau de réconciliation, t’enfuir en courant pour éloigner de toi cette gaffe monumentale et te cacher dans ta maison, que sais-je encore ? Mais tu ne le peux pas : d’abord parce que tu ne peux pas courir à cause de tes hauts talons (moi, dans ma situation, c’était plutôt parce que je n’avais pas de chaussures et que j’étais déjà dans ma chambre), ensuite parce que d’une façon ou d’une autre, nous sommes tous des êtres humains et que nous nous sentons moralement obligés de nous réconcilier pour éviter de tomber dans la guerre civile.
— Oh ! David ! Je crois que Jean-Philippe a mal compris… Mon Dieu, excuse-moi, David. Qu’est-ce que j’ai fait, qu’est-ce que j’ai fait ?
Et je me suis mise à marcher de long en large, la main sur la bouche, passablement énervée par ce que je venais de découvrir et par la méprise qui nous avait conduits tous les trois au carnage. Mon Dieu ! Comme un mot prononcé incidemment au mauvais moment peut ruiner une existence ! Comme une pensée mal interprétée peut avoir des conséquences aussi désastreuses que celles-là ! J’aurais dû être plus prudente dans mes propos (qu’avais-je vraiment dit, d’ailleurs ? Je n’en avais plus aucune certitude.) et prendre en compte que lancer cette invitation n’aurait pu être compris que dans un sens conforme à ce tout qui entourait en ce moment précis Jean-Philippe : après tout, sur l’écran, il y avait une sorte de répétition de ce qui lui avait été ...