Pensées pour moi-même (3)
Datte: 25/12/2019,
Catégories:
fhh,
vacances,
hotel,
hsoumis,
fdomine,
vengeance,
journal,
lettre,
Auteur: CamilleM, Source: Revebebe
... j’avais mal perçu le cours des événements de cette soirée ; si, malgré tout ce que j’avais vu, malgré toutes ces apparences à charge, se cachait une vérité qui m’avait échappée ?« Mais non, il essaie de t’embobiner pour pouvoir s’en sortir honorablement, comme tu l’avais prévu ! » me susurra ma petite voix. Il n’empêche : son argument avait un certain poids et il venait de marquer un point. Mais, fondamentalement, cela ne changeait rien au fait qu’il était venu dans ma chambre sans que je l’y invite, et avec la complicité pleine et entière de celui à qui je me donnais corps et âme (corps surtout), et qu’ils avaient eu pour intention, sans mon consentement, de faire revivre la pratique antique du partage des femmes. D’une certaine façon, si viol physique (ou intention de viol physique) il pouvait ne plus en être question (mais sur ce point je n’étais pas encore rassurée) : le fait de s’être glissé dans ma chambre au milieu de mes ébats et d’avoir fait le voyeur à mon insu était une sorte de viol psychologique dont la mise en œuvre avait été facilitée par l’action d’un traître dans la place. Sans oublier en outre que si David ne s’était pas repris, il en serait probablement revenu à l’hypothèse de départ.
En attendant, il fallait que j’en aie le cœur net :
— Ne me mens pas, s’il te plaît. J’ai bien vu que, sans ton intervention, j’allais passer à la casserole.
— Mais enfin, une bonne fois pour toutes, qu’est-ce que tu racontes ? Il n’y a strictement rien eu de ce genre ...
... entre nous. On était tous les trois consentant, non ?
Il commençait à me taper sur les nerfs maintenant, sérieusement :
— Comment ça, « consentant » ?
(Il fallait que je me maîtrise, sinon nous risquions d’attirer les voisins ; et franchement, ce n’était ni l’instant ni l’endroit.)
— Je ne t’avais pas invité, à ce que je sache.
Et là, stupeur totale quand il m’a répliqué :
— Mais bien sûr que tu m’as invité. Sinon, de quel droit je me serais permis de me rendre ici ? Tu perds tes tartines ou quoi ?
* * *
Il fallait que nous nous calmions, absolument. Je me suis levée et me suis empressée de prendre le pantalon qui traînait par terre (en regardant avec un dégoût profond la scène où le massacre venait de se dérouler) et de l’enfiler, retrouvant non seulement ma dignité perdue mais aussi, par la même occasion, un peu plus de lucidité.
Je voulais bien croire que David essayait de sauver la face, mais je ne pouvais quand même pas me permettre de perdre la mienne. Alors, je l’ai regardé droit dans les yeux, fixement, intensément, prête à bondir s’il tentait encore de me faire passer pour ce que je ne suis pas, et en lui lançant :
— Ah oui, et quand ? S’il te plaît, dis-moi : c’est quand que je t’ai proposé de venir ici ?
— Au cinéma, tu nous as invités, Jean-Philippe et moi.
Et alors, là, j’ai compris : Jean-Philippe, dans sa bonté d’âme très phallocratique, avait proposé à son ami de se joindre aux petites agapes auxquelles je le conviais, sans ...