1. Pensées pour moi-même (3)


    Datte: 25/12/2019, Catégories: fhh, vacances, hotel, hsoumis, fdomine, vengeance, journal, lettre, Auteur: CamilleM, Source: Revebebe

    ... que tu as fait tout à l’heure : c’était vraiment très courageux de ta part, tu sais.
    
    Et c’est là que David a enfin levé la tête, qu’il m’a enfin regardée dans les yeux (les siens étaient franchement hagards), et avec cet air d’étonnement qui, vu le contexte, ne pouvait apparemment qu’être sincère, il a prononcé cette parole qui m’a paru totalement en déphasage avec tout ce qui venait de se produire :
    
    — Courageux ? Mais de quoi tu parles ?
    — Tu le sais bien. Je n’ai pas envie de te rappeler ce que tu viens de faire pour moi.
    
    Je cherchais mes mots : je n’avais effectivement pas très envie d’invoquer à haute voix l’épisode traumatisant que je venais de vivre. Mais il a insisté :
    
    — Je ne vois pas en quoi j’ai été courageux ; je me trouve même un vrai connard d’avoir cru…
    
    Il s’est alors interrompu (de toute évidence, lui aussi avait du mal à invoquer les incidents) et est revenu au sujet principal de la conversation.
    
    — Courageux ? Pour quoi ?
    
    C’était sa leçon de thérapie freudienne ou quoi ? Il voulait vraiment que nous entamions une conversation de cette nature ? Mais, tout bien réfléchi, me suis-je dit, j’en avais peut-être moi-même besoin ; et puis, entamer une conversation, quelle qu’elle soit, nous permettrait de trouver cette sortie honorable dont je viens juste de te parler. Aussi, j’ai répondu dans une sorte de murmure :
    
    — Pour avoir empêché Jean-Philippe de me sauter dessus et de me faire du mal.
    
    Bien entendu, j’ai soigneusement évité ...
    ... d’évoquer son rôle ambigu dans l’histoire. Et au lieu du conventionnel « De rien. », il a gardé longtemps le silence sans me quitter un seul instant des yeux et m’a lancé :
    
    — Attends !… Mais… mais… Comment ça, abuser de toi ? Je… je ne comprends pas ; ça avait l’air d’aller super bien entre vous. Explique-moi, là, parce que franchement, je ne… Attends, attends. Non, ce n’est pas possible. Il y a un malentendu, là.
    
    Les mots sortaient de sa bouche sur un débit saccadé, avec des interruptions brèves et des reprises vigoureuses. De toute évidence, son cerveau travaillait à la vitesse V’. J’étais de mon côté pour le moins étonnée : il y avait quelque chose qui se passait là, sous mes yeux ; je le sentais bien, mais je ne discernais pas encore ce qui allait sortir de ses cogitations pour le moins agitées. Et c’est alors qu’il me lança, complètement abasourdi :
    
    — On a jamais eu l’intention de te violer ; qu’est-ce que tu t’es imaginé ?
    
    « Ca y est, nous revoici dans la phase de déni : il va finir par me dire que j’étais consentante, et patati et patata ! »
    
    — Allez, réfléchis un instant, répliqua-t-il ; tu nous imagines vouloir te violer quand on pouvait tout avoir sans aucun frais ? Pourquoi on t’aurait forcée si tu étais d’accord ? Ça n’a pas de sens, ce que tu dis là.
    
    Alors, profitant du court répit qu’il m’avaitde facto octroyé pour lui répondre, j’ai réenclenché les rouages de ma pauvre machine cérébrale, la poussant en un temps record à dix mille tours/seconde : et si ...
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