1. Pensées pour moi-même (3)


    Datte: 25/12/2019, Catégories: fhh, vacances, hotel, hsoumis, fdomine, vengeance, journal, lettre, Auteur: CamilleM, Source: Revebebe

    ... la direction des pourparlers de paix. C’était donc à moi de me lancer ; d’autant plus, considération très matérielle mais qui revêtait une importance certaine à ce moment-là, que je me trouvais près de la fenêtre, que cette fenêtre était très mal isolée de la chambre, et qu’à Londres, au mois de septembre, les nuits sont plutôt frisquettes, surtout lorsqu’on est vêtu (mais ne faudrait-il pas plutôt dire : dévêtu ?) avec mon seul chemisier sur le dos.
    
    Je ne pouvais décemment pas dire à David de dégager sans plus : tout d’abord, même si à l’origine il avait contribué à la tentative de viol, je devais quand même reconnaître que, dans un deuxième temps, il s’était fameusement racheté : ne lui devais-jein fine d’avoir assuré ma sauvegarde de façon fort courageuse ? Non seulement il s’était retourné contre son ami, ce qui n’était déjà pas si mal, mais en plus cet ami aurait pu l’envoyer dans les cordes sans aucun effort. Et puis, je n’oubliais pas que Jean-Philippe était toujours dans ma salle de bains ! Et plus que jamais frustré de n’avoir pu s’envoyer en l’air avec moi, que ce soit avec ou sans mon consentement (et très sincèrement, frustré, il devait l’être terriblement, après ce qu’il avait enduré de ma part tout au long de la soirée). Aussi, pour renouer le contact, et plutôt que d’adresser à David la question qui me venait le plus naturellement à la tête (« Pourquoi ? »), je lui ai déposé à titre de remerciement, et après y avoir réfléchi, deux mots finalement mieux ...
    ... adaptés que celui que m’inspiraient à la fois la colère et la tristesse, deux mots tellement importants, deux mots tellement chargés de sens, deux mots à l’origine de tout ce qui va suivre, deux mots enfin sans lesquels nous serions restés profondément meurtris (moi plus que les autres d’ailleurs) pour une période probablement très longue :
    
    — Merci, David.
    
    * * *
    
    Au début, cela n’a rien changé : David et moi sommes restés immobiles comme nous l’avions été jusqu’alors (et, à tout prendre, je ne suis pas très sûre que la place de Jean-Philippe, dans cette mini-salle de bains, assis sur la planche ou la cuvette du WC, ait été beaucoup plus confortable que la nôtre). Qu’y avait-il à dire d’ailleurs ? David enregistrait le message, il le réécouterait à tête reposée plus tard, se consolant de ce que sa victime lui ait finalement accordé son pardon et ait reconnu à sa juste valeur son revirement de dernière minute. Il s’agissait avant tout de rompre le silence devenu oppressant, le temps que nous reprenions tous nos esprits, et que nous trouvions une façon originale, si possible, de nous tirer de cet embarras sans que personne n’y perdre trop la face. Aussi je ne m’attendais pas à ce que David se mette dans l’immédiat à me répondre. Mais cela ne prit pourtant que quelques secondes.
    
    — Merci pour quoi ?
    
    « Soit il me joue le rôle du type qui assume désormais son statut de repenti sans souci de récompense, soit il a chopé Alzheimer. » me suis-je dit sur le moment.
    
    — Pour ce ...
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