Pensées pour moi-même (3)
Datte: 25/12/2019,
Catégories:
fhh,
vacances,
hotel,
hsoumis,
fdomine,
vengeance,
journal,
lettre,
Auteur: CamilleM, Source: Revebebe
... passé à l’acte, à te demander de le pardonner. Ça, ça n’existe nulle part, même dans le pire des romans de gare. Mais, outre que la nature humaine est imprévisible, le fait de se retrouver dans une situation sans précédent, tant de son point de vue que du mien, pouvait très bien le conduire à ce sentiment atypique. Mais surtout, ton incrédulité, aussi légitime soit-elle, me prouve combien j’ai réussi à te transmettre les sentiments qui m’assaillaient alors, lorsque je ne savais pas encore tous les tenants et tous les aboutissants de l’affaire. Mais laisse-moi le temps de tout t’expliquer, tu comprendras mieux ensuite.
J’étais là assise par terre à côté de lui, et lui était là à côté de moi. Lequel des deux était le plus pitoyable à voir : la femme avec cette sorte de foulard rouge, son corps nu, plissé par la position repliée et la mauvaise graisse qu’elle n’avait jamais eu le courage de combattre vraiment ; ou bien ce garçon, nu également, geignant sur son sort, emporté par le remords d’avoir été à deux doigts de violer si pas une amie – et tout cas une personne qui ne lui était pas inconnue – avec qui il avait au moins partagé toute une journée et dont on pouvait pensera priori qu’il en avait apprécié les qualités morales ?
Je ne me suis pas vraiment posé la question : j’ai eu surtout à cet instant un peu honte de ma nudité (et, pour tout te dire, j’avais un peu peur qu’il ne lui vienne à l’idée de recommencer ce à quoi lui et Jean-Philippe avaient renoncé) et, sans ...
... mouvement brusque, j’ai profité de cette occasion de relative tranquillité pour enfiler mon chemisier et pour permettre à mon corps de se libérer de la charge émotive qui l’affectait encore. De toute évidence, David se calmait de même ; mais, il faut bien que je le dise, la vue de cet homme si visiblement émotionné et si différent de ce qu’il était il y a peu, tout cela me déroutait complètement : le fait d’avoir sollicité mon pardon ne me faisait oublier que la nature lubrique de David pouvait le submerger à nouveau et je tenais à garder clairement une distance suffisante pour éviter une nouvelle rechute.
J’ai à nouveau perdu le sens du temps. En tout cas, David aurait pu rester des heures comme cela, prostré sur le sol, sans bouger le moindre muscle, sans renoncer à regarder fixement le sol devant lui pour ne pas être obligé de croiser mon regard et pour éviter aussi longtemps que possible de m’adresser la parole. Ce nouveau délai supplémentaire me fut plus qu’utile puisqu’il me permit de me sortir définitivement de la torpeur qui m’avait si brutalement saisie, sentiment qui faisait progressivement place à une colère froide envers ceux qui avaient voulu m’abuser physiquement, mais également à une insondable tristesse d’avoir été trahie par des gens que j’avais cru mes égaux.
Enfin, à un moment, il a bien fallu que nous sortions de cette situation embarrassante. Comme je viens de te le dire, à voir son état d’abattement, il était difficile d’envisager que David prenne ...