1. Pensées pour moi-même (3)


    Datte: 25/12/2019, Catégories: fhh, vacances, hotel, hsoumis, fdomine, vengeance, journal, lettre, Auteur: CamilleM, Source: Revebebe

    ... bien à comprendre ce qui m’arrivait, j’ai commencé à me hisser lentement, pas à pas, de l’état second si proche de l’évanouissement (ce qui, peut-être, me suis-je naïvement dit, m’aurait permis de passer rapidement l’épreuve). David, lui, ne s’est pas attardé en tout cas à vouloir à tout prix que je remette ce qu’il m’avait apporté, et il s’est éloigné en direction de la porte d’entrée ; là, il s’est adressé à Jean-Philippe.
    
    J’ai rapidement perçu que, contrairement à la sorte d’abandon dans lequel me plongeait mon état second, il y avait de ce côté-là une certaine résistance ou, pour mieux dire, une résistance certaine : Jean-Philippe et David n’étaient plus maintenant ce duo d’amis unis que j’avais connu dans le cours de la journée et – même si l’image était brutale pour moi, elle m’est venue à l’esprit avant la première – quelques minutes auparavant encore. Dans ce moment de lucidité toute relative, j’ai compris que mon cas, loin d’être réglé, n’en était en fait qu’à ce point précis où tout bascule à gauche ou à droite, et je me suis seulement persuadée que mes supplications avaient pu infléchir que la détermination du moins bestial de ces deux violeurs. Je sentais bien toutefois que la partie était mal engagée : David n’était à l’évidence pas physiquement bâti pour résister à une attaque déterminée de la part de son complice d’il y a à peine quelques instants.
    
    Et pourtant ! Contre toute attente, non seulement David l’emporta, non sans quelques éclats de voix ...
    ... compromettants pour la suite de leur projet douteux (et c’est à ce moment que j’ai commencé à sortir de ma torpeur et de me rendre compte que moi aussi je pourrais au besoin crier) ; et ce qui fut le plus surprenant encore, il ne le fit qu’en usant de la rhétorique : Jean-Philippe était vaincu par les mots et seulement par les mots (finalement, était-ce très différent ce que j’avais fait de lui dans le cours de la soirée ?) ! Une sorte de répétition du combat de David et de Goliath ! Goliath en l’occurrence se replia en maugréant dans la salle de bains et, après s’être assuré que le géant s’en était bel et bien allé dans sa retraite improvisée, celui qui avait mis fin à cet épisode traumatisant de ma vie s’approcha à pas pressés de moi et, après m’avoir appelée deux fois par mon prénom (me permettant ainsi, pour la première fois depuis ma fuite, de ne plus me sentir simplement l’objet charnel d’une tentative de prise de possession physique de mon corps de femme, mais bien comme un être humain), il m’adressa la parole avec des mots qui résonnent encore aujourd’hui dans ma tête comme un acte de délivrance :
    
    — Excuse-nous, excuse-nous. Nous n’aurions pas dû te faire cela ! ; et c’est alors que j’ai vu dans ses yeux qu’il était à deux doigts de se mettre à pleurer ! C’était fini, j’étais sauvée, ils allaient m’épargner.
    
    * * *
    
    Oui, je sais : on a du mal à imaginer qu’un type prêt à te faire subir des relations sexuelles forcées se mette à peine une minute après, et sans être ...
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