Dans les mains de Dieu
Datte: 13/12/2019,
Catégories:
fh,
amour,
nopéné,
nonéro,
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historique,
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couplea3,
Auteur: Pierre Siorac, Source: Revebebe
... Il se promit d’essayer à son retour.
Athos était sans doute le seul à s’inquiéter. Oh, certes pas pour sa vie : il était prêt depuis bien longtemps à la sacrifier pour une cause qui en valait la peine, et celle qui le menait à la bataille en cet instant lui semblait l’être. Mais il aimait passionnément ses amis et redoutait qu’il ne leur arrivât malheur. Il savait depuis longtemps qu’au combat le hasard est incontrôlable. Ses compagnons avaient beau être les plus aguerris, les meilleurs épées du royaume de France, il avait beau reconnaître que leur plan était ingénieux dans sa simplicité et avait tout prévu, il savait que parfois le sort décide d’être défavorable et que dans ces moments plus rien ne se passe comme on le souhaite. Et, plus encore que la vie de ses compagnons, il craignait pour la vie de Caroline, tant il connaissait la cruauté de la duchesse de Longueville.
À l’intérieur du carrosse, Aramis faisait face à Rochefort et essayait de lire dans le fond de ses yeux. Qui donc était-il ? Pouvait-on vraiment lui faire confiance ? Qui servait-il à part lui-même ? Aux ordres de Beaufort, il était en mission pour le Mazarin qu’il prétendait trahir au profit des anciens mousquetaires, tout en haïssant Longueville dont il était encore sans doute amoureux… On arrivait au dénouement de l’histoire ; il allait falloir que chacun abatte ses cartes. Quelles étaient donc les cartes de Rochefort ?
— Nous arrivons, je crois, Chevalier…
— Oui, nous touchons au but.
— ...
... Alors il va falloir que je vous lie les mains.
— Serrez fort, je vous prie. Il faut que tout cela ait l’air vrai.
— Vous pouvez compter sur moi ; j’ai encore en mémoire un de vos coups d’épée qui m’a laissé deux mois avec le bras en écharpe.
Aramis joignit ses mains dans le dos en frémissant.
**************
Madame de Longueville avait l’art et la manière de toujours obtenir ce qu’elle voulait. Avec les hommes, cela avait toujours été d’une extrême simplicité, et somme toute assez ennuyeux. Avec les femmes, cela nécessitait de faire preuve de beaucoup plus d’imagination. Et lorsqu’il s’agissait de faire souffrir, de mettre à la torture, elle en avait à revendre.
Elle avait dit deux jours sans manger ni boire, et elle savait parfaitement ce qu’elle faisait. Au bout de deux jours, le corps commençait à s’habituer et on ne ressentait plus la faim de la même façon. Quant à la soif, il ne fallait pas excéder trois jours au risque de provoquer d’irréversibles séquelles. Or, elle ne souhaitait pas la mort de sa prisonnière : elle souhaitait son abaissement et sa déchéance. Retz avait demandé à ce que son sang ne coule pas ; il ne coulerait donc pas. Mais plus rien ne resterait de la « princesse » quand elle en aurait terminé avec elle. Elle serait devenue une esclave docile, prête à embarquer pour la Louisiane, et on en tirerait un bon prix.
La duchesse descendit donc avec deux gardes dans la salle de torture où elle retrouva Caroline, qui dès qu’elle la vit s’accrocha ...