Dans les mains de Dieu
Datte: 13/12/2019,
Catégories:
fh,
amour,
nopéné,
nonéro,
mélo,
historique,
amourdura,
amourpass,
amourcach,
amourdram,
couplea3,
Auteur: Pierre Siorac, Source: Revebebe
... aux barreaux de sa cage et la regarda d’un regard à la fois terrifié et implorant.
— Donnez-lui à manger ; je ne tiens pas à ce qu’elle meure de faim tout de suite, ordonna Longueville à un des gardes qui apporta à Caroline un petit bol de poisson dont elle s’empara et dévora le contenu.
C’était bien évidemment un piège odieux, une fois de plus. Le poisson était abondamment salé et ne faisait que renforcer la soif de la pauvre Caroline. Mais la faim lui tenaillait tellement l’estomac qu’il lui était impossible de ne pas manger. Elle eut bientôt terminé le bol en entier.
— Tu en veux encore, petite chienne ?
— Je veux à boire… S’il vous plaît…
— Tout à l’heure, si tu es bien sage. Resservez-lui du poisson.
C’était horrible à voir. La pauvre enfant ne pouvait s’empêcher d’avaler goulûment ce repas empoisonné qui allait la mettre totalement sous la coupe de sa terrible geôlière. Elle termina à nouveau son bol de poisson séché.
— À boire, Madame… S’il vous plaît…
— Soit. Tu vois, je ne suis pas si mauvaise.
Longueville remplit d’eau une coupe aux bords assez larges et la tendit à Caroline. Hélas, cette coupe ne passait pas entre les barreaux de la cage.
— Eh bien, chienne, fais un effort quand même !
— Je… je ne peux la prendre, Madame.
— Alors tant pis pour toi ! Ah ah ah…
Et Longueville but la coupe lentement devant sa prisonnière, qui se remit à supplier.
— S’il vous plaît, Madame… Je vous en prie… Je vous en supplie…
— Es-tu prête à ...
... faire cette fois tout ce que je te demanderai, catin ?
— Oui… Oui, Madame ; tout ce que vous demanderez.
À cet instant, la porte s’ouvrit et un garde interrompit la conversation.
— Madame, le comte de Rochefort demande à vous voir d’urgence ; il amène avec lui un prisonnier.
— Bien. Faites-le entrer, et priez-le de m’attendre. Je suis à lui dans quelques instants.
Puis, se retournant vers Caroline :
— Tu attendras un peu avant de boire, petite chienne. Non, ne pleure pas. Rassure-toi ; je n’ai qu’une parole : tu pourras bientôt laper tout ton saoul la chatte humide de ta maîtresse encore pleine du foutre de ton amant.
— Non… Pas Aramis… C’est impossible !
— Bien sûr que si.
— Ne lui faites pas de mal, je vous en conjure…
— Lui faire du mal ? Pour qui me prends-tu ? Je vais lui faire beaucoup de bien, au contraire… Et comme je suis bonne fille, je lui permettrai de te faire ses adieux pendant que tu t’occuperas de me satisfaire. Car je doute qu’il survive longtemps ensuite, le cœur déchiré par le chagrin lorsqu’il saura la putain que tu seras devenue. Eh oui, petite chienne, c’est toi, et toi seule qui tueras Aramis. Ah ah ah…
**************
Rochefort entra dans le boudoir de madame de Longueville en poussant Aramis sans ménagement devant lui. Il tomba, les yeux baissés et totalement vides d’expression aux genoux de la duchesse qui le regarda de toute sa hauteur, s’assura que ses poignets étaient bien liés dans le dos, et sembla se désintéresser de lui ...