La forêt
Datte: 30/11/2019,
Catégories:
nonéro,
aventure,
fantastiqu,
sorcelleri,
merveille,
Auteur: Gaed, Source: Revebebe
... jusqu’à ce que le grand astre disparaisse, que les ombres fassent du fleuve leur lit.Nuit sans rêves. Sans messages ni signes.Le sommeil a été salvateur. J’ai dormi près des bois, le sol y est moins dur. La nuit était claire et laissait apparaître des centaines d’étoiles.Alors, peu de temps après m’être levé, je suis allé me baigner dans le fleuve. L’eau était fraîche, presque froide, mais passées les premières brasses et sous les nouvelles lumières du jour, lentement je me suis réchauffé. La couche crasse qui mangeait mon corps, je l’ai sentie me quitter, se mêler à l’eau, s’évanouir dans ses fonds.Un vol de colverts a fait frémir la surface et s’est dérobé dans le lointain. J’ai continué de nager un long moment.Maintenant, je sèche sous le soleil du matin. Mes pensées se figent, je ne sens plus que l’eau et la pierre. Des cris d’oiseaux au loin donnent écho à la légère brume de chaleur qui commence à se former au-dessus du fleuve.D’un coup, je ressens un bonheur fugace, presque douloureux car je le sens déjà qui s’échappe.Nomme-le, il disparaît.Après avoir marché une nouvelle journée, j’ai essayé de pêcher. D’abord sans succès, puis, alors que j’allais abandonner, un dernier jet d’épée s’est avéré fructueux. C’est une belle soulette, elle fera un agréable repas.Des poissons, il y en a à profusion ici et même un piètre pêcheur comme moi peut prendre de quoi se nourrir.Voilà à nouveau une douce soirée qui s’annonce.VIII
J’ai ôté mon sac à dos, je l’ai posé devant ...
... moi et j’en ai fait l’inventaire : un briquet, de l’amadou, de la viande séchée peu avenante, du pain rassis, une outre d’eau à demi pleine, des parchemins vierges, une plume, une fiole d’encre noire, une petite bourse contenant quatre pièces d’argent, trois d’étain, deux de cuivre.
C’est tout.
Non.
Il y a un cercle de croix en bois que j’avais oublié, perdu dans les plis secrets du sac. J’ai des vivres pour trois jours encore, peut-être quatre en faisant attention, mais je n’en aurai pas besoin. Il y a de quoi se nourrir aisément ici.
Après l’inventaire, j’ai ramassé des branchages bien secs et craquants, les briquettes d’amadou ont fait le reste. Mes bottes ôtées, je ne me lasse pas de regarder les flammes danser, marier leurs teintes, crépiter de plaisir sous la nuit étoilée. Je suis rompu et pourtant je n’ai pas vraiment sommeil. C’est une curieuse impression en vérité, comme si j’avais seulement l’illusion de la fatigue.
Le poisson grésille dans les flammes dégageant un fumet appétissant.
J’ai faim. La faune si vivante toute cette longue journée de marche s’endort peu à peu, faisant vibrer l’air de chants crépusculaires. Tous ces sons m’accompagnent vers d’autres contrées nocturnes. Couché sur le sol tiède, je me repais des étoiles, du ciel dégagé et de la chair tendre du poisson. J’en dévore la moindre parcelle, léchant chaque arrête plusieurs fois.
Louna est là, pleine et sensuelle, brillant d’une belle pâleur blonde et je ne peux m’empêcher de ...