Mise en boîte - Histoires de Sexe

Mise en boîte

... se tordent. Ils commencent d’ailleurs à rigoler. Ils trouvent ça d’une drôlerie ! Mais ne bouge pas. Cette fois c’est moi qui vais m’amuser. Avec Karine on a décidé quelque chose, en vous voyant arriver. J’ai vu que tu étais nouveau. Elle va venir te chercher. Suis-la. N’oublie surtout pas de leur rendre leur fric, tout à l’heure, et marre-toi en regardant la tête qu’ils feront.

L’angélique Karine vient à ma rencontre. Mon Dieu, les yeux bleus qu’elle a ! Elle me prend par la main et m’entraîne vers un escalier. Un pantalon de légère toile beige moule agréablement ses divines fesses. Sa chambre est petite et bien rangée.

— Tu peux prendre un bouquin pour passer le temps. Moi j’ai à bosser. On descend dans trois quarts d’heure. Tu feras croire aux autres… ce que tu voudras. Après ça, ils leur foutront la paix, aux nouveaux.

Ah ! Mais, j’espérais mieux ! Je m’étais fait des idées, déjà !

Je m’y croyais ! Il faut absolument que je tente ma chance.

— Tu prépares le bac ?
— Je fais jeune, mais je suis en troisième année de médecine.
— Moi, je… Je me prénomme Guillaume, j’ai une licence de lettres modernes et je cherche du travail. Alors, en attendant…
— Mais il n’y a pas de sots métiers, Guillaume. Si tu restes dans celui-là, nous serons complémentaires. Je t’expédierai des clients.

Serait-ce une avance ? Non, elle se plonge dans ses notes et ne me regarde plus. Elle ne va pas s’offusquer si j’enlève ma veste et ma cravate, et déboutonne mon col. Elle m’a dit ...

... que je pouvais lire. Voyons ce qu’il y a sur ses étagères.Notre-dame de Paris. Contrefaire Quasimodo, s’approcher d’elle en boitant très bas, et lui mugir : Belle, belle ? Elle rirait peut-être, mais il n’est pas certain qu’elle irait plus loin.Le Bossu. Glisser son oreiller sous ma chemise et supplier, en mettant sa main sur ma braguette : Touchez ma bosse, votre seigneurie ! Un peu direct. Elle aurait pourtant de quoi toucher. Une trique d’enfer. Je n’ai jamais eu autant envie d’une fille que maintenant. Être dans sa chambre, la voir penchée sur sa petite table, la nuque auréolée d’or, observer les bretelles de son soutien-gorge sous la soie du corsage, mourir d’envie d’en voir plus, de ce corps trop sage, de le serrer dans mes bras, de tituber avec lui jusqu’à ce lit que recouvre une percale blanche…

Belle du seigneur ! Voilà qui est mieux. Je prends mais j’y vais de mémoire.

— Sainte loi du travail, ton mystère va cesser de s’accomplir !
— Ah ! Tu connais ! Mais ta citation est inexacte.
— Oui Karine. Car je ne suis pas Adrien Deume, mais l’autre, celui qui, en dépit de sa laideur et de son déguisement, séduit Ariane. Car je vais te séduire, Karine. Cesse de travailler, écoute-moi. Je n’ai jamais vu de fille aussi belle que toi. Je te jure que si tu ne m’embrasses immédiatement je vais tout à l’heure me faire emmurer dans le caveau du père Martineau. Tu seras bien obligée de venir m’y chercher, pour ne pas te sentir responsable de ma mort. Te livrant alors à moi, ...