La lettre d'Élise...
Datte: 15/11/2019,
Catégories:
fh,
inconnu,
vacances,
strip,
odeurs,
pénétratio,
portrait,
poésie,
coupfoudr,
Auteur: Louise Gabriel, Source: Revebebe
... une dernière fois, ouvrit sa malle, et le posa soigneusement dans l’étui recouvert de velours vert.
Elle venait de jouer laSonate pour violoncelle n° 3, opus 69, de Ludwig van Beethoven.
Elle repartit vers le salon remettre quelques bûches dans l’âtre, décida de se faire quelque chose à manger, il était temps de se restaurer.
Elle ne s’était aperçue de rien ; pendant le chemin de retour, sous la pluie battante, c’était lui qui s’était mis à la suivre. Elle aussi avait à son tour capturé son regard, sa démarche un rien hésitante l’avait interpellé.
Dans la petite allée, il était resté à bonne distance, pour ne pas se faire remarquer. Il n’avait pas résisté au plaisir de continuer son observation, s’était approché un peu plus, quand subitement elle avait disparu de son regard en claquant la porte derrière elle.
Comme un fauve, à pas lents, il s’était rapproché de la maison pour finir le nez collé derrière les vitres, inquiet comme un enfant avec la peur au ventre d’être surpris en train de faire une grosse bêtise – celle-ci l’était tout de même, de l’indiscrétion et plus encore, dans toute sa splendeur. Il jouit du spectacle jusqu’à la nuit tombée, finit totalement engourdi et frigorifié. Entre l’humidité et le vent, le climat était intraitable pour l’organisme.
Il rentra d’un pas chancelant à son hôtel, un tout petit établissement à l’entrée du bourg. Lui qui avait pratiqué la marche de manière quasi sportive, il avait perdu de l’assurance, le sol lui paru ...
... fuyant.
Il poussa la porte, se dirigea vers la réception, la forte dame qui faisait office de réceptionniste lui lança :
– Eh bien, Monsieur Olivier, comme chaque année lorsque vous venez, il fait un temps déplorable !
Il était un rien avare de parole, Monsieur Olivier, et pour toute réponse, elle n’eut qu’un grand sourire et sa suite.
– Pas bien grave, passez une bonne soirée.
Elle l’aimait bien, son client silencieux, et puis il était toujours si poli. Bon ! Un peu distant, c’est vrai. Elle tenta de le retenir encore un peu.
– Voulez-vous que je vous monte une boisson chaude ou quelque à manger ?
Il sembla réfléchir, puis se décida.
– Va pour un chocolat chaud et quelques galettes au beurre, alors !!!
Pas très équilibré pour un repas du soir ; qu’importe ! il adorait ça, et il ne souhaitait plus bouger de la soirée.
Madeleine courut à l’office préparer la collation.
– Je monte le plateau, dès que tout est prêt.
– D’accord, merci beaucoup, lui fut répondu ; il avalait déjà les marches menant à sa chambre.
Sur le palier, il fit jouer la clé dans la serrure. Ça y est, il était au calme. Lorsque qu’il poussa la porte, une vague odeur d’humidité et des tas d’autres senteurs assaillirent ses narines. Il s’empressa d’aller ouvrir la fenêtre, un peu d’air du large ne ferait pas de mal à l’atmosphère qui régnait dans la chambrette.
Pourtant, malgré une sorte d’inconfort, il aimait cet endroit, un peu décadent et si simple tout à la fois. Il ...