La mangeuse d'hommes
Datte: 07/11/2019,
Catégories:
fh,
bain,
campagne,
amour,
lettre,
historique,
lettres,
historiqu,
Auteur: Asymptote, Source: Revebebe
... coup, je devins cramoisi. Pouvait-on se soustraire à pareille prière ? Au demeurant, je n’en avais pas la moindre envie. Je te serrai contre moi, devinant le bouillonnement de ton sang et la radiation de ta chaleur au travers l’humidité de ton linge.
Tandis que je remontais difficilement le tissu détrempé sur tes cuisses que je n’osais qu’à peine regarder, d’instinct tu t’ébrouas et je sentis la force du désir qui te dévastait. Mes mains tremblaient et le vêtement s’agrippait à ton corps comme pour te protéger et t’épargner un opprobre. Des spasmes successifs balayaient ta peau, y excitant une imperceptible pilosité, et lorsque la fine lingerie glissa par-dessus ton buste, celui-ci s’horripila d’une somptueuse chair de poule. Tu grelottais de froid ou d’émotion ; quant à moi, j’atteignais au paroxysme du délire sensuel.
Tel un faune lubrique, je me suis emparé de tes seins, les couvrant d’une pluie de baisers dont j’espérais les réchauffer. Tu te lovas sous moi, les yeux fermés, et je t’entendis balbutier faiblement, si faiblement : « Vous n’avez pas achevé l’ouvrage… » En guise de réponse, je me mis à genoux devant toi, et brûlant de concupiscence je m’appliquai à retirer lentement ta culotte. Ce geste si simple et naturel nous plongea tous deux dans un abîme de perplexité. Nos regards se cherchèrent et le tien, éberlué, ne laissait pas planer de doutes : tu étais résolue. Tu réitéras cependant ton propos : « Vous n’avez toujours pas achevé l’ouvrage… » Je murmurai : ...
... « Quoi encore ? » et tu répliquas dans un souffle : « Un dernier rempart m’empêche d’être vôtre. Oh ! Simon, je ne voudrais pas que tu m’estimes délurée ; toutefois il me reste un cadeau à t’offrir. »
Ce tutoiement me chavira autant que le précédent dévoilement de tes trésors, et même si je perdais mes moyens en de pareilles circonstances, je compris parfaitement ta requête tout en aspirant à ce que tu la précises afin d’en déguster tout le charme et d’accroître tes confusions, à ce que tu la répètes pour me rassasier de son miel. J’interrogeai : « Et quoi donc ? » Sans te démonter, tu répondis : « Que peut sacrifier une vraie jeune fille totalement nue à l’élu de son cœur ? » Là, tu ne sus t’empêcher de rougir légèrement, bien que ce fût toi qui saisis mon pénis et le conduisis aux auspices de Cythère. Je m’y engageai délicatement tandis que tu t’impatientais : « Viens, mais viens enfin, je t’attends depuis mille ans. »
À cet instant, perché dans l’arbre juste au-dessus de nous, un rossignol entama son chant vespéral. Quelques notes d’abord hésitantes furent suivies des premiers accords effarouchés mais déjà voluptueux. L’oiseau cherchait son tempo puis, très vite enflant sa gorge, il précipita des harmonies qui exhalaient ses enchantements. Soudain, comme inquiet, il contint son rythme et interpréta une plaintive élégie. Une seconde, il suspendit son refrain, laissant s’installer un calme serein que ne déchira qu’un bref et faible geignement. Aussitôt, il reprit ses ...