La vengeance de la louve (1)
Datte: 31/10/2019,
Catégories:
Divers,
Auteur: Jane Does, Source: Xstory
... premier à payer ses fautes. Je suis rancunière et j’ai la mémoire aussi longue que ma colère. Les amis de l’homme ont décimé ma meute, je me dois de lui prendre ce qu’il a de plus précieux. Son Rex en faisait partie, mais je n’en ai pas fini avec lui pour autant. Et je remonte la piste vers l’endroit d’où je me suis échappée dans la journée qui a précédé cette nuit si froide. L’odeur de l’homme est tenace, infecte, et de chasseur lui aussi devient gibier. Je me méfie, tout de même de ses pièges.
Je prends mille précautions et mes pas se font dans ceux de son propre compagnon. Chacune de mes pattes se retrouve posée, après des ruses d’Indiens dans les traces laissées par ma victime. Et la fumée qui s’échappe de la cabane du trappeur m’indique avec exactitude qu’il est toujours là. Et je saurai être patiente. Le type fait de fréquents passages à la fenêtre. Il ouvre aussi sa porte pour appeler son ami.
— Rex ! Rex ! Revient mon chien ! Où es-tu bon sang ?
J’écoute dans la nuit froide cette voix. Mon heure viendra, il me suffit de rester dans le coin. La lueur dans la cabane, elle me dit que l’autre va dormir. Je m’enfonce de nouveau dans les grands sapins, et je file vers une anfractuosité qui va me permettre de passer la nuit. Mon ventre gargouille, de faim, de froid, mais aussi et surtout de rage. Une colère sans nom qui refait surface, une haine farouche pour celui qui tue sans raison.
Mes frères, mes sœurs, eux aussi avaient toute leur existence en ma ...
... compagnie, tué également. Mais jamais par plaisir, seulement pour survivre et manger. Sans état d’âme bien entendu, toujours sans méchancetés, juste par nécessité absolue. Et lui là, avec son chien, avec ses amis aussi, cet homme-là a exterminé ma meute pour son seul plaisir. Ce qui a déclenché ma fureur. Il doit payer ses errements et je m’y emploierai ou trépasserai surement.
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Dans le ciel la lune n’est plus apparente. De gros nuages gris couvrent déjà l’horizon. Le vent s’est levé et mon pelage est glacé. Mais dans mes veines, coule le venin de la vengeance. Je reste dans mon trou, à surveiller, le nez entre les pattes avant l’ouverture de la baraque de bois. Le jour ne durera pas très longtemps et le chasseur ne sortira peut-être pas. J’ai repéré ses poules et des clapiers où vivent des animaux dont il se sert pour ses pièges. Et lorsqu’il ouvre le battant de bois pour hurler, je comprends qu’il est inquiet pour son Rex.
Je le regarde charger sa machine infernale sur laquelle il se déplace pour relever ses pièges. Ce matin c’est pour remonter la piste de son toutou qu’il la met en route. Le bruit me fait peur, mais je serre les crocs. Il passe à moins de vingt mètres de ma cachette. Et je file dans les raies laissées par sa machine. Mon gibier ce sont les poules. Une devrait me suffire en guise de déjeuner. Il me faut gratter pour glisser sous le grillage, et encore trouver un endroit pour me faufiler dans l’enclos.
Un blaireau, j’en reconnais l’odeur, m’a ...