Le meilleur de la famille (4) - Histoires de Sexe

Le meilleur de la famille (4)

... assez pour rompre le charme.

– Oh ! une soirée en famille.

– Oui, c’est ça.

Quelle conne ! Ce n’était pas tant du résultat de la soirée dont j’avais honte que de la pauvreté, la nullité devrais-je dire, de ma réaction. Viviane avait inventé un prétexte pour disparaître sitôt le slow terminé, sans me laisser le temps d’expliquer la situation. Alice et Ludivine redevenues des belles-sœurs, on avait regagné notre table pour ne plus en bouger.

Le sommeil me fuyait, la chaleur dans la chambre devenait lourde malgré la fenêtre ouverte. Dehors près de la piscine, l’air était au moins respirable. L’éclat d’une ampoule à l’étage disparut, laissant la lune à moitié pleine dispatcher une luminosité diffuse. Le soupir de tata, installée sur un transat près du mien, m’arracha à de sombre pensées. Elle non plus ne ressentait pas le besoin de dormir.

– Tu sais, avec Alice, c’était un accident.

L’intérêt d’entendre l’histoire à nouveau m’apparaissait inutile.

– Tu es lesbienne ?

– Oui, reprit Ludivine après une longue hésitation, j’étais très amoureuse d’une amie à ton âge. Ça dérange dans certains milieux, ton grand-père m’a choisi un époux, le père de Camille. Je lui suis restée fidèle, mais il ne pouvait pas me forcer. La pauvreté de nos rapports l’a poussé dans d’autres bras, puis il a rencontré une autre femme, on a divorcé. Aujourd’hui, je mène ma vie comme je l’entends, en toute discrétion bien sûr.

Avec tant de réserve que même la cousine ne devait ...

... rien connaître de l’histoire de sa mère, ou on en aurait parlé. La confession heurta ma sensibilité. Les parents se vantaient de toujours agir pour le bien-être des enfants dont la nature profonde échappait à leur entendement, au mépris de la logique.

– Tu l’as dit à Camille ?

– Non, elle doit faire ses propres expériences sans se laisser influencer. Il est normal de ressentir des pulsions à votre âge, on se laisse aller entre copines pour apprendre, ou entre cousines.

Merde ! Ludivine nous avait certainement vues nous embrasser. Alice était-elle aussi au courant ? Je n’avais pas envie de mentir en reprenant l’idée de l’accident, le silence restait préférable.

– Si tu as besoin de comprendre certains aspects de la sexualité féminine, Justine, je suis là, n’hésite pas à demander.

J’aurai aimé voir l’expression de son visage ; malheureusement, la faible luminosité m’en privait.

– Vous avez été plus loin que les baisers ? Non, ne me dis pas, je ne veux rien savoir.

Le trémolo dans sa voix disait qu’elle mentait. La fatigue prit le dessus, Ludivine me souhaita une bonne nuit d’une bise sur le front. Regagnait-elle sa chambre ? La lumière dans celle de belle-maman resta éteinte, ça ne voulait rien dire. Les impressions perçues ce soir au Lady laissaient imaginer une suite probable à leur histoire, conséquence d’une promiscuité imposée. Je finis par regagner mon antre au rez-de-chaussée, la chaleur se faisait supportable à 4 heures du matin.

« On s’endormit ...