Le meilleur de la famille (4) - Histoires de Sexe

Le meilleur de la famille (4)

Mercredi 12 juillet 1972

Le bilan de cette première semaine au Cap, s’il apparaissait positif, se soldait par une impatience croissante. La langue de Camille dans ma bouche ne me suffisait plus, mais elle ne semblait pas pressée de la mettre ailleurs. Même une simple masturbation un peu poussée entre cousines m’aurait paru préférable à une pondération déplaisante. Ce foutu pucelage devenait un fardeau dont il me fallait me débarrasser.

– À quoi tu penses, ma Juju ?

La cousine partie chez son père jusqu’à dimanche, belle-maman retrouvait son rôle d’animatrice de mes journées après l’avoir abandonné un temps à Camille. Les séances quotidiennes de baiser nous avaient largement occupées dans la chambre, mais aussi à la plage quand Ludivine et Alice préféraient rester à la maison. Les réactions des voyeurs m’amusaient ou m’indifféraient selon mon degré d’excitation ; nos échanges ne pouvaient me laisser indifférente.

– J’ai envie de découvrir le village du Cap d’Agde. On pourrait se faire un resto puis aller danser.

Ludivine haussa des épaules ; ma complicité avec sa fille l’avait contrainte à poser ses valises à la villa pour ne pas se retrouver seule. Le sourire charitable laissait augurer une réponse positive. Je décidai de forcer le destin grâce aux conseils de Camille dont les connaissances de l’endroit quartier par quartier m’épataient.

– Ce n’est pas gastronomique, mais le menu de Chez Ginette sort de l’ordinaire, et on passera une excellente soirée au ...

... Lady.

Belle-maman dévisagea tata d’un air de reproche, cette dernière haussa à nouveau des épaules. M’entendre proposer les deux seuls lieux de rassemblement lesbien du Cap d’Agde ressemblait à un caprice dont l’initiative ne pouvait me revenir, je laissai échapper un coup de gueule masqué par un éclat de rire.

– Vous attendiez quoi d’une nana de 18 ans ? Allez à confesse le vendredi puis à la messe le dimanche ? Je suis au courant pour vous deux, et ça ne me dérange pas, alors assez d’hypocrisie.

En fait, je trouvais plutôt cool de les imaginer ensemble tandis que Camille et moi, nous batifolerions dans notre coin. Mais ça, mieux valait ne pas leur dire. Les grimaces se muèrent en moues dubitatives puis en sourires. Au moins, elles me savaient capable de montrer du caractère.

– D’accord, soupira Alice encore un peu décontenancée, va prendre une douche, je te déconseille la robe blanche, ce soir.

Ludivine n’ajouta rien. Leurs rires tintèrent à mes oreilles tandis que j’arrivai devant la porte de la salle de bain.

Arrivé tout droit des États-Unis où de nombreuses tendances vestimentaires voyaient le jour, le mini short en jean n’avait pas encore fait des adeptes. Porté avec une chemise à carreaux largement échancrée, le bout de tissu acheté samedi faisait de moi une starlette en villégiature capable de concurrencer les modèles des magazines masculins, voire de détrôner la grande Brigitte Bardot dans le domaine de la provocation. Le plus difficile serait de ...