1. Le meilleur de la famille (4)


    Datte: 29/10/2019, Catégories: Erotique, Auteur: Orchidée, Source: Xstory

    ... s’habituer au zip résistant de la braguette.
    
    La jeunesse au village d’agrément brillait par son absence le soir, les moins de 30 ans s’éclataient dans les discothèques branchées de la région. Forcément, eux n’avaient nul besoin d’une ambiance particulière pour s’adonner à l’amour libre. La révolution ratée de mai 68 marquait les esprits d’une révolution sexuelle réussie quatre ans plus tard. En bande pour la plupart, les vacanciers dont un bon nombre d’étrangers venaient s’essayer au libertinage de masse dans une ambiance commerciale.
    
    Boutiques de lingerie fine, sex-shops, bars d’ambiance, salons de massages ouverts sur la rue, c’était Pigalle noyée sous les senteurs marines de la Méditerranée. On passa inaperçues jusqu’àChez Ginette où les hommes étaient tolérés à condition de laisser le machisme à la porte, leur puissance financière les rendaient essentiels. Contrairement aux gargotes qui proposaient une nourriture insipide, avec la femme en dessert, le menu élaboré à partir de produits frais laissait augurer d’un agréable moment.
    
    – Ça vous ferait quoi si j’étais lesbienne ? osai-je devant une coupe de champagne à la fin du repas.
    
    Bizarrement, à l’abri de la brutalité du beau-père, cette assertion que rien ne venait étayer m’était apparue rassurante, une idée à creuser. Ludivine et Alice se concertèrent un instant en silence, le regard exempt de reproches. Une main se fit douce sur ma joue, un sourire franc se fit rassurant.
    
    – Tu es sûre de toi ? demanda ...
    ... belle-maman d’une voix douce.
    
    La question se posait depuis mon arrivée. Justifier une attirance pour les filles par les défaillances des modèles masculins dans mon entourage aurait été malhonnête. En fait, ils ne supportaient simplement pas la comparaison sur le plan morphologique. Je rêvais de seins et de minous ces derniers temps, non de bites dressées. Cela suffisait-il à faire de moi une lesbienne ? Peut-être pas, mais la question méritait d’être posée.
    
    – Oublie ce que je viens de dire, s’esclaffa Alice sans me laisser le loisir de répondre, il n’y a que la vérité du moment qui importe. Mon rôle de parent est de t’accompagner, pas de t’imposer une route à suivre.
    
    La Pilouterie, le Melrose, l’Éros Café, le Jul’s, autant de bars lounge chaleureux dont l’ambiance décontractée faisait le bonheur des clients, du moins sur les prospectus. Un producteur peu scrupuleux y aurait tourné un film pornographique à moindres frais. Les femmes adeptes du libertinage adoptaient une vulgarité de l’image et du comportement éloignée de la classe des reines des nuits parisiennes des années 60 à Montmartre ou à Saint-Germain-des-Prés.
    
    Au milieu de ces lieux de débauche obscènes, Le Lady ressemblait à un refuge. Face au long comptoir rutilant, fauteuils, canapés, poufs, tables basses, le mobilier éclectique donnait une touche de modernité bienvenue à l’atmosphère feutrée. Le rose et le mauve dominaient, à peine contrariés par une touche de bleu ou de vert, sublimés par un trait de ...
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