Échec et mat
Datte: 22/10/2019,
Catégories:
fh,
fplusag,
handicap,
plage,
amour,
Oral
pénétratio,
Auteur: Radagast, Source: Revebebe
... ne passerez pas !
Elle me fait songer à Gandalf dans les mines de la Moria, sur le pont de Khazad-Dûm.
— Madame Cervin m’a dit de ne laisser sortir personne.
Allons bon…
— Tu penses vraiment tout ce que tu as dit ?
Zanotchka sort de l’ascenseur. Qu’elle est belle ainsi, toute décoiffée !
— Qu’est-ce que ça peut te faire ? Je rentre chez moi, mener ma petite vie minable et solitaire. Laissez-moi passer, Madame Alvez.
— C’est vrai que tu m’aimes un petit peu ?
Elle n’écoute pas ce que je dis. Elle ressemble à ma sœur : tu lui dis un truc, elle répond ce qu’elle a envie d’entendre. Et cette fois, les rôles sont inversés : elle est venue se poster devant la porte, aux côtés de la concierge et de son molosse.
— Tu ne veux plus me voir. Laisse-moi passer.
— Pas tant que tu ne m’auras pas répondu.
— Oui, je t’aime, mais tu t’en fous.
— Je ne marche plus : je suis moche, et je suis plus vieille que toi.
— Ne raconte pas de conneries : tu as seulement six ans de plus ; je connais des jeunes minettes qui n’ont pas le centième de ton charme.
— Je ne suis pas facile à vivre.
— Tu fais bien de me le dire, je ne m’en serais pas rendu compte.
Elle se mord les lèvres, hésite.
— Reste un peu, je t’en prie…
Il vient de lui falloir une bonne dose de courage pour me le demander.
Je craque. Je voulais me casser, mais elle m’attendrit, là, perdue dans son fauteuil.
Je m’approche, les mains dans le dos, pour qu’elle ne les voie pas trembler.
— S’il ...
... te plaît, serre-moi fort.
Agenouillé près d’elle, je la prends dans mes bras et serre tant que je peux.
Un poète a dit « Le temps d’apprendre à vivre, il est déjà trop tard. » Je ne voudrais pas me dire, dans quelques années « Il est trop tard et je n’ai pas aimé. »
Marcelline vient de nous rejoindre.
— Je ne voudrais pas déranger, mais la vioque du second va gueuler. Demain, elle va raconter que vous avez fait des galipettes dans le hall.
Zanotchka se marre.
— C’est une tradition russe.
Il me vient des idées romantiques. Je la soulève et monte l’escalier avec elle dans mes bras, sous l’œil bienveillant de Rocky. Marcelline prend l’ascenseur avec le fauteuil. Aurais-je présumé de mes forces ? Sur le palier du second, je fais une pause.
— Mon chevalier servant semble essoufflé. Les héros ne sont plus ce qu’ils étaient.
— Les princesses non plus : tu n’aurais pas pris un peu de poids ces derniers temps ?
— Dis que j’ai grossi, tant que tu y es ! s’insurge mon GMI.
— Chhhuuuttt… murmure Marcelline d’en haut, vous êtes sur le palier de la vioque.
La porte du second s’ouvre brutalement.
— Je ne suis pas sourde, vous savez.
Une grande femme âgée surgit sur le palier, cheveux blancs, peignoir et bigoudis, une canne à la main. Elle regarde la gouvernante de Zaza d’un air furax. Elle se tourne vers nous en souriant.
— Continuez, mes enfants. Je suis insomniaque, alors vous entendre m’occupe l’esprit et me rappelle de doux souvenirs.
Puis elle ...