Échec et mat
Datte: 22/10/2019,
Catégories:
fh,
fplusag,
handicap,
plage,
amour,
Oral
pénétratio,
Auteur: Radagast, Source: Revebebe
... l’heure. Adieu. Ne cherche plus à me revoir.
Elle entre dans l’immeuble, me laissant seul sur le trottoir.
« Merde ! Meeerde ! » Le monde s’écroule sur moi. Je reste devant ma voiture, les bras ballants. C’est trop con. La colère me submerge. Je ne vais pas fuir encore une fois. Ça ne peut pas, ça ne doit pas se terminer ainsi.
Je me précipite vers la porte qui se referme. Zanotchka, déjà dans l’ascenseur, monte vers les étages. Je grimpe les escaliers quatre à quatre. J’arrive avant elle. Essoufflé, je me poste devant sa porte. Elle sort de l’ascenseur, la mine renfrognée.
— Laisse passer moi.
Elle doit être en colère : elle retrouve son accent russe.
— Non, tu ne passeras pas. Pas avant de m’avoir écouté.
Elle se désigne d’un geste théâtral.
— Tu peux aller te vanter auprès de tes potes que tu as baisé avec « ça » ! Tu fais trop mal. Tout à l’heure, j’ai entendu ton silence : tu n’as rien répondu à ta tante. Je ne t’écouterai pas.
J’élève la voix :
— Tu vas me laisser parler, oui ou merde ?
À ce moment, Marcelline ouvre la porte ; elle est en chemise de nuit et peignoir à fleurs.
— Vous devriez finir de vous engueuler à l’intérieur : la vioque du dessous va rameuter les flics.
Profitant de l’occasion, je me faufile. Zanotchka hésite, mais Marcelline la pousse dans l’appartement.
— Je suis désolé, mais ce qu’elle a dit était tellement… ignoble.
— Non, non, je ne veux rien entendre.
Elle essaie à la fois de se boucher les oreilles ...
... et de rejoindre sa chambre. Difficile de faire les deux en poussant un fauteuil roulant. Elle arrive à s’enfermer dans la salle de bain.
Mon portable sonne : encore un emmerdeur ! Ma petite sœur m’envoie un SMS :N’écoute pas les cons ! Excellente idée.
Je compose le numéro de ma tante, mets le haut-parleur. Je prends ma voix de gentil benêt :
— Allôôô, tatie Huguette ?
— Ouais, qu’est-ce qu’il y a encore ?
Même au téléphone, elle est imbuvable.
— Je fais ce que je veux et je t’emmerde !
Voilà, une bonne chose de faite, et ça soulage.
Je raccroche.
— Zaza, je sais que tu m’écoutes.
— Ggnn ! rugit la porte.
Marcelline se marre.
— Je n’ai jamais osé te le dire, mais maintenant tu m’y forces. J’aime être auprès de toi, j’aime te voir sourire le matin au réveil, j’aime la douceur de ta peau, j’aime ton accent quand tu t’énerves. J’aime t’embrasser. J’aime quand nous faisons l’amour. J’aime ton odeur après nos étreintes. J’aime ta mauvaise foi. J’avais juste espéré rester auprès de toi un petit peu. Que tu puisses jouer avec moi à la chatte et au souriceau autour d’un plateau d’échecs. C’est foutu. Je te le promets, je ne te ferai plus de mal : adieu.
Je fais la bise à Marcelline et me dirige vers la sortie. Je me maudis et maudis la tante Huguette. Je maudis toutes les tantes Huguette de la Terre.
Je descends lentement l’escalier, tête basse.
En bas, surprise : madame Alvez et Rocky m’attendent devant la porte, tous crocs dehors.
— Vous ...