Ch. 3 Où je perds le contrôle - Histoires de Sexe

Ch. 3 Où je perds le contrôle

... mais, contrairement à ce que je pensais, elle se souvient aussi de tout. Je me décompose littéralement pendant qu'elle continue à vider son sac.

« Alors Benjamin, vous croyez que j'apprécie tout ça? Bien-sûr que non, n'est-ce pas? Et pourtant, je ne vous ai jamais rien reproché, que je sache ! Je ne vous ai jamais traité de vieux con pas plus que je ne vous ai foutu à la porte de chez moi ! Rien de tout cela ! Pas la moindre remarque, ni aucune allusion... Pas le plus petit mot pour me plaindre de vos agissements pervers ! »

Les yeux baissés vers le sol, les mains dans le dos, je ressemble à un jeune écolier qui se fait réprimander par son institutrice. Le pire, c'est qu'elle a raison sur toute la ligne. J'ai tellement honte qu'elle soit au courant pour mes pensées vicieuses.

Sa jolie figure se modifie en un éclair de fermeté : « Vous savez quoi Benjamin? Je pense que nous n'avons pas du tout la même conception du vivre-ensemble ! »

Alors là, j'avoue que je reste sur le cul ! Quelle magnifique leçon de morale de la part d'une jeune fille que je viens de traiter de petite conne il y a quelques minutes seulement. Je ne sais plus où me mettre tellement j'ai honte de moi. Je reste planté devant elle comme un idiot. Il s'ensuit un long moment de silence durant lequel elle ne cesse de me regarder fixement. C'est comme une sorte d'affrontement muet qui me met rapidement mal à l'aise.

« Alors Benjamin, qu'est-ce qu'on fait à présent? On arrête de se voir et je raconte ...

... tout à Pablo? Je te préviens, il est très jaloux ! Ça te convient comme solution? »

Tout à coup, c'est panique à bord. J'admets que la perspective de me faire casser la gueule par un gosse de vingt ans ne m'enchante guère. D'autant que cette rouste signerait la fin de ma relation avec Paméla. Alors non, cela ne me convient pas du tout. C'est même hors de question !

« S'il-vous-plait mademoiselle Duval... Je me suis un peu emporté mais je vous jure que je ne pensais pas ce que j'ai dit. Si vous saviez comme j'apprécie votre compagnie. Puis, j'ai tellement envie de continuer à vous aider. Je vous demande pardon. Mille fois pardon... »

Sans vraiment savoir pourquoi, je tombe aussitôt à genoux et j'embrasse amoureusement ses pieds. Un peu comme je l'ai fait tout à l'heure à la piscine, mais avec beaucoup plus d'envie. Ma bouche demeure collée à sa peau si douce et j'ai envie de rester ainsi éternellement. Bizarrement, j'ai l'impression que mon humiliation se transforme en une sorte d'émulation sexuelle que je ne connaissais pas jusqu'à présent. Je réalise d'ailleurs avec effarement que je lui ai baisé les pieds de ma propre initiative.

La semelle de sa tong finit par me repousser : « On verra, Benjamin ! On verra si tu mérites que je perde du temps avec toi. Nous aurons une discussion tous les deux à ce sujet demain mais pour l'instant, tu vas me prouver ton dévouement. »

J'ai bien remarqué qu'elle me tutoie depuis quelques minutes mais je ne m'en offusque même pas ...