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Rites, moeurs et aventures d'un monde lointain - II
Datte: 13/12/2025, Catégories: #recueil, #chronique, #merveilleux, #conte, conte, Auteur: Samir Erwan, Source: Revebebe
... et il tomba, mort. Le vin se renversa. Les rires cessèrent. Un silence, épais, irréel. Puis les cris. — Elle l’a tué ! — Qu’est-ce que tu fous, Micha ?! » Elle fit face. Son épée gouttait. — En bas, y a pas de trésor. Y a des esclaves. Des hommes, des femmes, des enfants. Nus. Enchaînés. Certains morts. Certains encore vivants. Elle tourna sur elle-même, le regard froid comme l’acier, elle continua : — Vous saviez ! Ou vous n’avez pas voulu savoir. Aucun de vous ne part avec un sou. Et ceux qui lèvent la main contre moi… je la coupe. Ils hésitèrent. Puis Jonn bondit. Trop lent. Trop prévisible. Elle planta sa lame dans sa hanche, puis la fit remonter jusqu’à ses côtes. Il hurla – un râle grotesque – et s’écroula dans ses propres tripes. Sorla tenta un coup de poignard, bourrée, maladroite. Micha l’attrapa par les cheveux, la désarma et lui planta la lame dans la clavicule. Le sang jaillit en un arc chaud. Sorla tomba à genoux, râlant dans le sang, une main sur sa gorge, l’autre battant le pont comme une bête qui se noie dans le vide. Et les deux autres avançaient déjà. Pas de pitié. Pas de doute. Tarl, le plus large, une hache dans chaque main. Un ours tatoué, qui ne jurait que par le combat. Et Freyden, fin, rapide, silencieux – un rat avec une dague dans chaque manche et le souffle d’un serpent. Ils n’attendirent pas. Tarl fonça, hurlant, hache levée. Micha ne recula pas. Elle esquiva de biais, fit glisser sa lame sous son bras levé, et lui ...
... coupa l’aisselle jusqu’à la côte. Un cri de douleur, mais pas mortel. Tarl recula d’un pas et Freyden sauta par-dessus lui, rapide, une dague vers la gorge de Micha, l’autre vers sa hanche. Mais elle se pencha, roula, et en sortant de sa roulade, planta son épée dans le genou de Freyden. Il hurla, tomba sur elle. Elle le laissa s’écraser. Puis elle lui planta sa lame dans le bas-ventre, un angle sec, un craquement. Le sang coula. Freyden bougea encore. Elle lui écrasa la gorge du talon et le silence fut immédiat. Tarl, derrière, la hache toujours levée, vit tout et rugit. Il voulait la justice à sa façon. Il abattit sa lame, Micha bloqua. Son bras ploya, mais elle tenait. Ses pieds glissèrent sur le sang, puis elle se redressa. Et elle frappa. Un coup dans l’estomac, trop bas pour tuer, assez pour ouvrir. Les entrailles tombèrent. Tarl gémit. Mais resta debout. Micha le regarda, une grimace de mépris au visage. Tarl tenta de remettre ses intestins dans son ventre. Micha y planta son épée. Quand le silence revint, le pont n’était plus qu’un bain de sang. Micha était seule debout. Son épée gouttait. Son souffle était rauque. Son regard, calme. Elle essuya sa lame sur la manche de Vadrel. Puis elle descendit de nouveau dans les cales. Elle ouvrit chaque cage, une à une. Elle brisa les verrous avec une barre de fer. Elle détacha les chaînes. Elle leur donna de l’eau, du pain et elle leur parla. Elle leur dit : — Le monde est pourri. Mais ce soir, on le déchire ...