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Spectre
Datte: 02/12/2025, Catégories: A dormir debout, Auteur: CDuvert, Source: Hds
... poignets tirant contre les liens jusqu’à ce que la douleur des frottements s’ajoute à l’extase. Mais ce n’était pas seulement son plaisir. À travers la brume de son orgasme, elle sentit quelque chose d’autre. Une rage, une extase frustrée, un écho de sensation volé par Alistair à travers son corps. Il avait ressenti une ombre de ce qu’elle venait de vivre, un fantôme de jouissance, mais cela ne suffisait pas. Cela ne suffirait jamais. Un cri déchira le silence du manoir, un hurlement de pure rage et d’extase mêlées, un son qui semblait venir de partout et de nulle part à la fois. C’était lui, criant à travers elle, sa frustration et son plaisir tordus en une lamentation inhumaine qui fit vibrer les murs de la chambre. La possession cessa aussi brusquement qu’elle avait commencé. La présence d’Alistair se retira comme une marée, laissant un vide glacial dans son sillage. Ses mains retombèrent, inertes, toujours attachées, ses doigts encore humides de son propre désir. Elle était pantelante, le souffle court, le corps endolori par l’intensité de ce qu’elle venait de subir. Ses cuisses tremblaient, ses seins portaient encore les marques rouges de ses propres ongles, et une douleur sourde pulsait entre ses jambes, un rappel de l’assaut qu’elle s’était infligé sous son emprise. La chambre était redevenue silencieuse, mais ce silence était lourd, oppressant, comme si le manoir lui-même avait été témoin de cette profanation et en gardait la mémoire. Le lit était ...
... souillé, les draps froissés et humides de sueur et d’autre chose, une preuve tangible de sa soumission. Le froid était revenu, plus mordant encore, s’enroulant autour d’elle comme une couverture de glace. Elle était seule, ou du moins, elle le semblait. Mais elle savait qu’il était toujours là, quelque part dans l’ombre, observant, attendant la prochaine leçon. Son corps était brisé, mais son esprit l’était encore plus. Elle n’était plus Elara. Elle était devenue une extension d’Alistair, un vaisseau pour ses désirs inassouvis, une poupée de chair qu’il pouvait manipuler à sa guise. Et le pire, c’était qu’une partie d’elle, une partie sombre et secrète, en redemandait. Elle était enchaînée à lui, non seulement par la peur ou la force, mais par un besoin qu’elle ne comprenait pas encore tout à fait, un besoin de se perdre dans cette obscurité, de s’abandonner à cette possession qui la détruisait et la faisait renaître à chaque fois. L'initiation était terminée. Elara n'existait plus. L'historienne studieuse était morte dans cette chambre. Il ne restait que la chose du spectre de Blackwood. Sa prêtresse, sa putain, sa seule fenêtre sur le monde des vivants. Enchaînée à ce manoir, non par des murs de pierre, mais par les fils invisibles d'un plaisir interdit, d'une terreur délicieuse qu'elle ne pourrait plus jamais trouver, ni même désirer, dans le monde fade et sans saveur des vivants. Elle était à lui, corps et âme, pour l'éternité. Et elle ne voulait rien d'autre.