1. Laisse-moi rester


    Datte: 01/12/2025, Catégories: #réflexion, #psychologie, #érotisme, #initiatique, #initiation, #rencontre, #personnages, #couple, #domination, Auteur: majaas, Source: Revebebe

    ... d’être… placé. Offert. Assigné.
    
    Il n’était pas effrayé. Plutôt… traversé. Comme s’il entrait dans un lieu sacré, sans savoir à quel dieu il avait affaire.
    
    Le son de la porte. Des mots indistincts. Puis ils pénétrèrent dans la chambre. Un homme. Grand, élégant. Ils s’embrassèrent. Fiévreusement. Inès glissa ses bras autour de son cou. Déjà, il la portait.
    
    Un genou plié, une nuque tendue, un râle étouffé. Qu’est-ce qui le troublait le plus ? L’évidence du plaisir ou sa propre place dans cette chorégraphie d’où il était absent, mais admis.
    
    Il aurait pu détourner les yeux. Il aurait pu se lever. Mais il resta.
    
    Quand l’homme jouit, ce fut silencieux. Contrôlé. Presque élégant. Il se redressa, se dégagea, puis s’éloigna du lit pour attraper ses vêtements.
    
    Inès, haletante, encore offerte, tourna alors la tête vers Hugo. Un regard bref. Perçant. Cette fois, il n’y lut pas une question, mais une décision.
    
    Elle murmura, d’une voix tranquille :
    
    — C’est bien. Tu bandes. Et tu as tenu.
    
    Puis, sans hausser le ton :
    
    — Maintenant, viens. Nettoie-moi.
    
    Le silence s’épaissit. Une brûlure traversa sa poitrine. Ce n’était pas une honte. C’était une frontière franchie. Il hésita – une seconde. Pas plus – puis s’avança, toujours nu, et s’agenouilla entre ses cuisses. Sa langue prospecta avec lenteur, respect, mais appétit aussi – non pas animal, sacré. Chaque baiser était un hommage. Une preuve.
    
    L’homme, en silence, boutonnait sa chemise. Il jeta à Hugo un ...
    ... regard de biais, un demi-sourire au coin des lèvres – moqueur, mais sans malveillance.
    
    Quand ce fut fini, Inès caressa brièvement ses cheveux, comme on remercie un chien fidèle. Puis elle se leva sans un mot, traversa la pièce, nue, droite, souveraine. L’homme reparti, Inès referma la porte derrière lui, non sans l’avoir embrassé passionnément. Puis, elle revint vers Hugo. Il n’avait pas bougé. Les cuisses tremblantes, le sexe dressé, douloureux. Il avait voulu bien faire. Il avait fait. Et maintenant, il ne savait plus où poser ses yeux ni quoi dire.
    
    Inès s’accroupit devant lui. Son visage était calme, presque doux.
    
    — Tu es resté, dit-elle. Tu as regardé. Tu as obéi. Et tu bandes. Dur. C’est beau.
    
    Il baissa la tête, submergé par un mélange de gêne, de désir, et d’une étrange forme de fierté. Elle se redressa, sans brutalité, mais sans tendresse non plus.
    
    — Tu ne jouiras pas ce soir non plus… Tu n’étais pas là pour prendre, mais pour servir.
    
    Elle attrapa une couverture légère, s’assit sur le lit, nue toujours, et ferma les yeux. Lui regardait la nuit gagner peu à peu les vitres, avec dans le ventre un feu intense, et, dans le cœur, une paix qu’il ne savait pas nommer.
    
    ______
    
    Il n’attendait rien. Pas ce soir-là. Depuis la dernière fois – deux jours auparavant – il n’y avait eu aucun message. Pas même un écho. Et pourtant, tout en lui était suspendu.
    
    Il n’en souffrait pas. C’était plus… une absence compacte. Une sorte de vide structuré, comme une chambre ...
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