1. Laisse-moi rester


    Datte: 01/12/2025, Catégories: #réflexion, #psychologie, #érotisme, #initiatique, #initiation, #rencontre, #personnages, #couple, #domination, Auteur: majaas, Source: Revebebe

    Il l’avait remarquée dès le premier jour. Non pour ses formes – gracieuses, certes – mais pour cette manière singulière d’occuper l’espace. À chacun de ses pas, le sable semblait se plier, comme dompté par une assurance discrète. Elle ne cherchait ni à séduire, ni à convaincre : elle était, simplement.
    
    Hugo s’était installé à quelques mètres, sous un parasol légèrement tordu. Il ne venait pas vraiment pour bronzer. Il venait pour elle. Pour l’observer – sans insister, mais avec cette attention flottante qui saisit les détails : le livre souvent annoté, le geste sec avec lequel elle remontait ses cheveux.
    
    Ce jour-là, elle avait levé les yeux. Clair. Pas un défi, juste une reconnaissance silencieuse.
    
    Le cœur de Hugo s’était emballé. Il était resté là, sous son parasol, un peu idiot, un peu heureux.
    
    *
    
    Les jours suivants, il revint. Toujours à la même heure. Avec un livre qu’il feuilletait à moitié.
    
    Elle était fidèle au rendez-vous, sans jamais l’avoir donné. Maillot noir. Trop fin, trop près du corps. Pas là pour cacher, mais pour souligner. Serviette bleu marine. Parfois un carnet sur les genoux. Hugo ne connaissait pas son nom, mais elle avait déjà une place dans ses pensées. Injustifiée. Indiscutable.
    
    Elle finit par lui parler.
    
    — Tu viens souvent ici ?
    — Assez. Depuis que je t’ai vue, tous les jours, en fait.
    
    Il regretta aussitôt. Trop direct. Trop nu. Mais elle ne se moqua pas. Elle hocha doucement la tête, comme si c’était acceptable.
    
    — Je ...
    ... m’appelle Inès.
    — Hugo.
    
    Un silence.
    
    Ils échangèrent un peu ce jour-là. Un peu plus le lendemain. Des livres, la mer, des anecdotes absurdes sur les gens autour. Quelque chose naissait.
    
    Elle était vive. Loin de « la fille du livre de poche » qu’il s’était inventé. Elle avait une ironie sèche, une lucidité tranchante, et il se découvrit un plaisir inattendu à faire ce qu’elle n’exigeait pas. Se lever avant qu’elle ne demande. Apporter une boisson. S’éclipser quand elle ouvrait son carnet.
    
    *
    
    Un soir, la plage se vidait, le ciel devenait pêche et sang.
    
    Elle effleura son bras.
    
    — Tu me plais, tu sais ?
    
    Elle le fixa longuement, il baissa les yeux.
    
    — Tu me regardes comme si tu n’en avais pas le droit, remarqua-t-elle. Ça t’a toujours fait ça, avec les femmes ?
    
    Il haussa les épaules.
    
    — Pas toujours. Mais avec toi, oui.
    
    Un léger sourire, cette fois.
    
    — Et tu aimerais quoi, avec moi ? Pas coucher. Trop facile. Un truc précis.
    
    Il hésita, rougit un peu.
    
    — Te masser les pieds.
    — Sérieusement ? s’étonna-t-elle en éclatant de rire.
    
    Elle le fixa un moment, mi-circonspecte, mi-attendrie, puis les posa encore sablés sur ses cuisses.
    
    — D’accord, alors.
    — Là ?
    — Là.
    
    Il les enveloppa respectueusement de ses paumes. Inès frissonna, comme si chaque pression réveillait quelque chose.
    
    Les yeux mi-clos, elle souffla :
    
    — Tu prends ça très au sérieux.
    — Masser tes pieds ?
    — Pas que. Être comme ça. Un peu… dévoué.
    — Pas avec tout le monde. Je ...
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