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Laisse-moi rester
Datte: 01/12/2025, Catégories: #réflexion, #psychologie, #érotisme, #initiatique, #initiation, #rencontre, #personnages, #couple, #domination, Auteur: majaas, Source: Revebebe
... quelqu’un d’autre, reprit-elle. Enfin… un homme. Un moment suspendu. Ni cruel ni tendre. — Tu m’as dit que tu étais bien comme ça, continua-t-elle. Présent. Dévoué. Tu m’as laissée venir, mais je ne suis pas à toi, Hugo. Tu en as bien conscience, n’est-ce pas ? Aucun mot ne sortit. Juste un tout petit mouvement. — Je ne suis pas à lui non plus, tu sais. Je ne suis à personne. — J’ai simplement peur de ne plus être utile, murmura-t-il, les yeux baissés. Elle se leva, s’approcha lentement, s’arrêta à quelques centimètres de lui et le regarda droit dans les yeux. — Alors, écoute. J’ai besoin que tu sois là, la prochaine fois qu’il viendra. Il sentit un vertige monter, comme si le sol se dérobait d’un coup. Tout était suspendu : le désir, la crainte, l’étrangeté. — Pourquoi ? demanda-t-il, un chat dans la gorge. — Pour te montrer qui je suis vraiment, et voir si tu tiens. Il resta debout. Silencieux. Le cœur battant plus fort qu’il ne l’aurait cru possible. Il comprit que la mauvaise réponse, ici, n’était pas de refuser, mais d’accepter pour de mauvaises raisons. Alors, il dit simplement : — Si c’est ce que tu veux. Elle s’approcha, posa une main sur sa nuque – une caresse lente – puis le regarda. Intensément. Avant de l’embrasser sur la joue comme on salue un enfant courageux. Il aurait pu fuir. À défaut, il banda… Et ça le troubla plus encore. — On ne fixe pas de date. Je t’appellerai. Elle se détourna, reprit son livre et le rouvrit, ...
... comme si de rien n’était. Hugo sortit sans bruit. Sur le chemin du retour, le monde avait changé de texture. Chaque pas résonnait autrement. ______ Quelques jours étaient passés lorsqu’il reçut ce message. Hugo avait relu la phrase plusieurs fois. Le cœur un peu contracté, les doigts moites. Il n’avait pas répondu. Il était venu. * L’appartement était silencieux. Une lumière douce baignait le salon. Pas de musique. Pas de bruit de douche. Juste cette attente dans l’air, comme un animal tapi. Inès apparut depuis la chambre. Nue, comme si ça n’avait jamais été autrement. Son corps en contre-jour, une sculpture vivante. Le chignon haut, un trait noir au bord des paupières – tout en elle semblait à la fois sacré et profane. Elle le salua, s’approcha, posa une main sur son torse. Un contact simple. Puis, après un temps, elle murmura : — Il arrive dans cinq minutes. Tu peux partir. Mais si tu restes, c’est sans condition. Tu ne touches pas, tu ne parles pas. Tu regardes. Et tu respires en sourdine. Il acquiesça en silence. — Va dans la chambre. Mets-toi nu et à genoux devant le lit. Les mains dans le dos. Elle avait ordonné doucement. Sans brusquerie. Comme si c’était l’évidence. Il se leva, retira ses vêtements lentement – non pour se montrer, mais pour se dépouiller – puis s’avança. Une lumière rasante glissait sur les draps. Il s’agenouilla. Pas de coussin. Pas de décor. Juste le sol, la tension dans son ventre, et ce sentiment étrange ...