1. Laisse-moi rester


    Datte: 01/12/2025, Catégories: #réflexion, #psychologie, #érotisme, #initiatique, #initiation, #rencontre, #personnages, #couple, #domination, Auteur: majaas, Source: Revebebe

    ... prête à accueillir quelque chose.
    
    Il était chez lui, feuilletait un bouquin. Les mots glissaient sans s’imprimer. Une tasse de thé tiédissait sans qu’il y pense. Lorsque deux coups résonnèrent à la porte.
    
    Il ouvrit. Inès était là.
    
    Pas maquillée. Pas mise en scène. Juste elle – cheveux en bataille, jean large, chemise blanche mal boutonnée. Le regard… différent. Pas froid. Pas vide. Mais trouble comme un lac remué de l’intérieur.
    
    — Je peux entrer ? demanda-t-elle simplement.
    
    Sans un mot, il s’écarta. Elle se dirigea vers le canapé, s’y laissa tomber. Il resta debout, puis s’assit à bonne distance. Un peu en biais. Respectueux.
    
    — Tu veux quelque chose à boire ?
    
    Elle secoua la tête. Hésita, puis :
    
    — J’ai pas dormi depuis l’autre soir.
    
    Elle le dit d’une voix basse, presque fatiguée. Pas dramatique. Juste… nue.
    
    — Pas à cause de toi, ajouta-t-elle en jouant avec une couture de son jean, cherchant ses mots. Je croyais que je maîtrisais tout ça, murmura-t-elle. Mais…
    
    Elle s’arrêta. Une inspiration. Un silence tendu.
    
    — Toi… tu es là. Tu respires. Tu offres. Tu ne réclames rien.
    
    Il voulut parler. Elle leva la main.
    
    — Laisse-moi aller au bout.
    
    Elle se pencha un peu, les coudes sur les genoux, le dos voûté. Plus rien de souverain.
    
    — J’ai aimé ça. C’est ça le pire. Sentir ce pouvoir, ce contrôle. Et je me suis dit : « C’est pratique. C’est doux. Ça m’apaise. »
    
    Elle marqua une pause. Les yeux humides maintenant. Elle ne pleurait pas ...
    ... encore. Mais ça montait.
    
    — Et puis j’ai eu peur. Pas pour toi. Pour moi.
    
    Elle releva la tête, croisa son regard.
    
    — Tu te rends compte de ce que j’ai fait, Hugo ? Je t’ai appelé pour m’assurer que tu tiennes à mon infamie. Et toi, tu m’as remerciée. Tu m’as léchée, sale et pleine d’un autre, comme si j’étais sacrée, alors que je me comportais comme un monstre.
    
    Puis, plus bas :
    
    — Je ne veux ni devenir ça ni te blesser. Je ne veux pas me transformer en quelqu’un qui croit que l’amour, c’est prendre tout et rendre rien. Je… je me perds, Hugo. Et je t’entraîne avec moi.
    
    Et là, elle craqua. Pas une explosion, mais un effondrement discret.
    
    Il se rapprocha lentement et s’agenouilla devant elle pour la rejoindre. Il posa une main sur sa cuisse. Elle sursauta à peine, releva les yeux. Rouges. Les traits froissés. Humaine, enfin. Fragile.
    
    — Inès. Tu ne m’as pas volé. Tu ne m’as pas brisé. Tu m’as invité, et j’ai dit oui. C’est ça, être deux. Tu n’es pas un monstre, nous avons juste traversé…
    — Tu comprends pas… l’interrompit-elle en secouant la tête.
    — Si. Tu as peur de devenir quelqu’un qui écrase, qui dirige sans écouter, mais ce n’est pas ce que tu as fait. Tu as été honnête. Radicalement. Et moi, j’ai choisi de rester. Pas malgré ce que tu es. Juste parce que c’est toi.
    
    Elle le regarda. Longtemps. Tentant de se calmer.
    
    — Et si je recommence ? Si je me perds encore ?
    
    Il haussa légèrement les épaules. Un sourire fatigué.
    
    — Alors je serai encore là pour ...
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