1. Une plage en Baltique


    Datte: 29/11/2025, Catégories: #romantisme, #rencontre, vacances, plage, Auteur: Patrik, Source: Revebebe

    ... la gent féminine, mais je ne suis pas contre un petit marivaudage, mais sans plus. Entre elle à Skagen et moi à Liège, il y a presque 1100 kilomètres, j’ai vérifié sur mon smartphone, hier soir, avant de m’endormir.
    
    Bref, ce sera juste une amourette de vacances, du moins, s’il se passe quelque chose…
    
    Néanmoins, quand mon père et ma mère se sont rencontrés, il y avait plus de kilomètres entre eux qu’entre nous. Avec le recul, je me dis qu’ils ont eu bien du courage, ou que mon père a su se montrer très persuasif. Il faudra qu’il m’explique sa recette !
    
    Je laisse mon vélo contre son bungalow. Nous nous rendons à la plage à pied. Comme hier, la conversation se déroule sans anicroche. J’ai l’impression de connaître Lærke depuis des années, alors qu’hier matin, j’ignorais son existence.
    
    — Ce loto s’est bien passé ?
    — Bof, j’y suis allée pour faire plaisir à ma cousine. Le plus amusant est qu’elle n’a rien gagné, alors que moi, j’ai obtenu deux lots assez intéressants. Sandra était verte ! Je lui en ai donné un, et j’ai gardé l’autre.
    
    Comme hier, Lærke s’allonge sur le ventre, le haut dégrafé, et de temps à autre, nous allons nous baigner. Comme hier, nous parlons un peu de tout et de rien, sans nous forcer. Puis arrive (trop) rapidement midi. Je propose à ma voisine de plage :
    
    — Que dirais-tu d’aller manger quelque chose ? Il y a un restaurant pas loin d’ici… Je t’invite.
    — Je te remercie, Axel, mais c’est non. Chacun paye sa part.
    — Ça ne me dérange pas de ...
    ... t’inviter.
    — Moi si.
    
    Je n’insiste pas. Un peu plus loin, il y a un restaurant. Nous nous y rendons à pied. À peine installée à une table, Lærke reprécise :
    
    — Je paye ma part.
    — Je sais, tu me l’as déjà dit.
    
    Tandis que nous consultons les menus, j’insiste un peu pour la forme :
    
    — Pourquoi ne veux-tu pas que je t’invite ?
    — Parce que je ne veux rien devoir à quiconque.
    — C’est toi qui vois, je ne te force pas.
    
    Puis, volontairement, je passe à un autre sujet. Je vois bien que ma vis-à-vis est soulagée que je n’insiste pas. Je suppose que c’est lié à des expériences malheureuses. Et quelque part, ça m’arrange un peu, car les prix ne sont pas donnés ! Mais Bornholm n’a jamais été réputé pour être bon marché, une façon de faire de la sélection par le haut.
    
    Je me rappelle avoir lu, dans les journaux danois que ma mère recevait, que certains touristes avaient vite plié bagage devant le coût de la vie. Il existe la même chose en France, du côté de la Côte d’Azur, où le verre de Coca coûte plus cher que la flûte de Champagne dans d’autres coins. J’exagère à peine.
    
    Alors que tout se déroule sans anicroche, c’est entre la poire et le fromage (comme on dit en France) que Lærke m’assène un coup de massue pas prévu :
    
    — Axel, il faut que je sois honnête avec toi.
    — C’est-à-dire ?
    — Je suis effectivement venue seule à Bornholm, enfin, pas tout à fait, puisque je cohabite avec ma cousine, mais elle ne compte pas.
    
    Je sens venir le Trafalgar :
    
    — Et donc ?
    — ...
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