Une plage en Baltique - Histoires de Sexe

Une plage en Baltique

... Bien que j’aie mon chez-moi à Skagen, je ne vis pas toujours seule. Il s’appelle Olsen.
— Et cet Olsen est quoi précisément pour toi ?
— Hmmm… c’est la bonne question… il est plutôt mon sexfriend que mon petit ami.

Je me doutais bien que Lærke ne pouvait pas être une vraie célibataire :

— Je vois…
— Tu prends ça plutôt bien…
— Et lui, comment prend-il votre relation ?
— C’est l’un des nœuds du problème, il aimerait que lui et moi, on aille plus loin, qu’on se mette définitivement ensemble… mais chat échaudé craint l’eau froide, mon mariage raté m’a rendue méfiante.
— Je comprends qu’il veuille plus, tu en vaux largement la peine.

Elle pousse un gros soupir :

— Un autre nœud du problème, c’est toi, Axel.
— Ah bon ?
— Tu es trop conforme à ce que j’attends de toi. On dirait que tu lis dans mes pensées.
— Je me contente d’être moi-même.

Ma voisine de table grimace un peu :

— C’est justement ça le hic. J’aurais préféré que tu joues la comédie, j’aurais su à quoi m’en tenir, ç’aurait été plus simple.
— Le plus simple est d’arrêter de te triturer les méninges et de profiter du repas, ma chère Lærke.

Elle lève comiquement les yeux vers le plafond :

— Halala, la réponse pile-poil !

Je précise ma pensée :

— Je me doutais bien que tu avais quelqu’un de plus ou moins sérieux dans ta vie. Toi et moi sommes en vacances, profitons du fait que nous sommes bien ensemble. Pour le reste, on verra, chaque chose en son temps.
— On se voile la face ?
— ...

... J’aime ta compagnie, je profite de ta présence.

Elle marque une courte pause :

— Tu as raison… Continuons ainsi…

Le reste du repas se passe fort bien. Puis nous revenons à la plage après avoir flâné dans les environs sur des allées en bois zigzagant entre les arbres. Un peu plus tard, avisant un marchand ambulant, je demande à ma voisine :

— Si je te paye une glace, y verras-tu un gros affront ?

Elle me regarde d’un air dubitatif, ne sachant pas trop comment interpréter ma phrase. Comme la réponse tarde à venir, je décide d’aller vers le marchand pour y acheter deux glaces à l’italienne. Comme elle m’avait parlé ce midi que sa préférence pour les fruits rouges, je prends une glace framboise pour elle et une pistache pour moi.

En revenant vers elle, je lui tends sa glace. Mains derrière le dos, elle ne fait aucun geste dans ma direction. Néanmoins, elle ouvre la bouche :

— Une rouge et une verte, c’est très différent !
— Tout comme les femmes et les hommes.

Elle ne dit rien concernant ma réponse, mais elle s’empare de sa glace :

— Merci, Axel.
— Pas de quoi, Lærke.

Nous dégustons chacun notre glace, mais parfois, la voyant faire, je me demande si elle n’en rajoute pas un tantinet. Je pourrais presque croire, à certains moments, qu’elle est en train de faire une fellation sous mon nez ! Ou bien, je me fais des idées…

L’après-midi est à l’image du matin, avec une petite pause vers seize heures où je lui offre des churros. Là aussi, sa façon de ...