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L'heure allemande
Datte: 24/11/2025, Catégories: #drame, #historique, #candaulisme, #Voyeur / Exhib / Nudisme, fh, fplusag, cocus, uniforme, Voyeur / Exhib / Nudisme Oral fsodo, Auteur: John Langlais, Source: Revebebe
... devant les yeux de Jean-Louis. Il lut les courriers provenant du chef-lieu du département avec lassitude. Néanmoins, il se rappelait toujours du dicton « le Normand n’aime pas montrer ce qu’il pense ». Ainsi, il resta muet lorsque Helmut, au cours des dîners chaque soir, exposa comment la France allait prendre sa place dans la nouvelle Europe après la défaite de l’Angleterre. Il resta muet lorsqu’il vit qu’Hortense regardait son amant attentivement pendant les dîners. Il resta muet lors des émissions de Radio-Paris pendant la soirée, ou pendant les allocutions des ministres depuis Vichy, ou la lecture à haute voix des messages du Maréchal. Jean-Louis ressentait la pression en train de monter en lui, mais se forçait à ne rien dire, ne rien montrer. Cependant, lors de la fête des Mères, il craqua. Il décerna des certificats aux mères des familles nombreuses, et prononça un discours sur l’importance de la mère, de l’importance de la famille en France, puis il vit Hortense le regarder. La vision de sa femme fut suivie par le souvenir de ce samedi soir, deux semaines auparavant. Il revit le boche en train de prendre Hortense en levrette, il revit le plaisir, l’épanouissement, tout défendu, sur le visage de sa femme, qu’il n’avait pas vu en elle depuis trop, trop longtemps. Le bonheur, la trahison. Il se tourna, et vit le commandant en train d’écouter attentivement, souriant, comme s’il approuvait le message du maire, devenu instrument de l’occupation. Il se sentit ...
... collaborateur. Ainsi, Jean-Louis se perdit dans le texte. Il se répéta. Deux fois. L’assistance le regarda, d’un air inquiet. Et à ce moment-là, ses jambes cessèrent de fonctionner et ne le soutinrent plus et il s’écroula par terre. * Un coup d’affaiblissement, disait le médecin. Rien de grave sur le plan cardiaque, juste un épuisement consécutif à son dévouement à sa commune et à ses citoyens. Un seul remède : le repos. Deux semaines au lit. Jean-Louis se retrouva, donc, dans le lit de Pierre, tandis qu’Hortense se consacra à ses soins. Le médecin fit des visites quotidiennes, mais il interdit d’autres visites, y compris le secrétaire de mairie, sauf que, du fait qu’il se trouvait dans la même maison, il ne pouvait pas ne pas croiser Helmut. Le lundi et le mardi, il reçut Helmut, l’écouta patiemment, mais feignit la fatigue et ne lui parla pas trop. Le mercredi, profitant de l’absence d’Hortense, Jean-Louis décida de jouer les cartes sur la table. — Je sais, dit-il à Helmut. — Vous savez quoi ? — Je sais. — Voulez-vous que j’appelle le docteur ? — Non. Ce n’est rien à voir avec le docteur. Écoutez, Helmut… je vais mourir prochainement. Je ne vais pas vivre longtemps. Le médecin croit que je l’ignore, mais je suis au courant. Le cœur va me lâcher. — Mais… on dit que ce n’est pas sérieux, juste la fatigue. Si vous savez… — Ce que je sais, ça n’a rien à voir avec ma santé. Je sais que vous avez baisé ma femme. — Mais… — Le soir où j’étais en retard en rentrant ...