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Le club des désespérés
Datte: 23/11/2025, Catégories: #société, #romantisme, #lieuderencontre, fh, gros(ses), hotel, amour, Auteur: Amateur de Blues, Source: Revebebe
... peut l’accompagner. Il ne partira pas seul. Il se relève, époussette ses vêtements pleins de sable et se remet en marche, la petite taupe courant à ses côtés. Il a un peu peur de rencontrer l’homme du banc, mais il ne croise que des ombres. La voiture est là, inerte et fonctionnelle, sur le parking de l’hôtel. Antoine sort sa clé, déverrouille le système et s’assoit au volant. La taupe n’est jamais entrée dans une voiture et elle hésite à monter. C’est à ce moment que Sofia se redresse à l’arrière et entoure son homme de ses bras. — Sofia ! s’écrie Antoine, hagard. Qu’est-ce que tu fais là ? Il sort d’un monde intérieur très loin de la vie qui l’entoure. — Voyons, monsieur le dessinateur, vous devez me ramener chez moi. Et j’espère bien que vous allez me baiser dans la voiture sur une aire d’autoroute, dit Sofia. — Laisse tomber, fillette, je n’en vaux pas la peine. C’est mieux que nos routes se séparent maintenant. C’est mieux pour toi, tu comprends. Je peux te donner de l’argent pour rentrer en train si tu en manques. — Oh, Tonio, tu ne dois pas abandonner ! Il ne s’est rien passé. Nous venons de démarrer une histoire plutôt prometteuse, non ? Tu regrettes déjà ? — Tu ne comprends pas. Je t’en prie, n’insiste pas et descends de cette voiture. Cela n’a rien à voir avec toi. Je suis… Je suis toujours le même, Sofia, un type qui cogne et un jour ou l’autre, ce sera toi. La jeune femme n’avait pas desserré ses bras autour du corps de son amant. Au contraire, ...
... elle le ceinturait de toutes ses forces pour être sûre qu’il ne puisse pas fuir à nouveau. — D’accord, dit-elle. D’accord, on part ensemble alors. Si tu veux te foutre en l’air, alors moi aussi. J’en ai marre d’être seule. Je t’ai trouvé toi et je n’en veux pas d’autre. Tu cognes ? Eh bien, j’en veux un qui cogne. Quand tu… quand tu me prends, c’est si fort. Moi, je ferai tout ce que tu voudras, alors tu n’auras pas envie de me taper dessus. Et les autres, on s’en fout des autres, mon Tonio. On n’a qu’à déménager, tu sais. On ira vivre au fond d’une forêt et on ne verra jamais personne. Alors, tu n’auras aucune raison de te mettre en colère. Moi, si je t’ai, je n’ai besoin de personne d’autre. On sera bien dans cette petite forêt. On apprendra le nom des arbres, parce que je n’y connais rien et c’est bête de ne pas connaître le nom des arbres, et tu les dessineras, les arbres, et j’arrêterai d’écrire ces foutus poèmes qui ne servent à rien. Je me mettrai à la pâtisserie, tiens. Je ferai des bons gâteaux. Elle se tait et il y a un silence. Le monde cesse de tourner et dans le ciel, les étoiles se demandent ce qui va se passer maintenant. Les poissons dans la mer retiennent leur souffle et ils espèrent que les vagues vous recommencer à aller et venir parce que, sinon, ce n’est pas drôle. Antoine comprend que c’est à lui de parler. Il peut mourir s’il est tout seul, mais il ne peut pas mourir avec cette petite femme accrochée à lui comme une moule à son rocher. — Il faut ...