Tango des ombres du désir
Datte: 26/08/2019,
Catégories:
f,
h,
fhh,
hh,
copains,
prost,
nympho,
taille,
jardin,
danser,
fête,
collection,
amour,
fdomine,
revede,
double,
Partouze / Groupe
fsodo,
fantastiqu,
Auteur: Calpurnia, Source: Revebebe
... errance, les vapeurs d’alcool se sont rapidement dissipées et le désespoir est revenu à la charge, plus amer encore de l’absence d’une femme. Les flonflons du Nouvel An résonnaient dans ma tête comme un tango farouche et noir, la danse née dans un pays où il n’y avait presque pas de femmes. J’avais l’impression d’évoluer sur une piste déserte et obscure avec une partenaire invisible. Avant de retourner sous mon toit pour y affronter mes fantômes en tentant de trouver le sommeil, je suis rentré à pieds, et en chemin, j’ai donné mon manteau neuf à un clochard qui, dormant sur le trottoir malgré les intempéries, en avait bien plus besoin que moi. Je ne parviendrai jamais à l’attacher au confort et aux biens matériels.
ooOoo
Passée la rentrée de janvier, plus de deux mois se sont écoulés sans événement notable. Électre enflammait alentour le désir d’elle sans jamais le satisfaire. Pour son anniversaire, nous lui avions offert chacun une rose rouge, d’un rouge particulièrement vif, sanglant, écarlate, fleur du désir de sa chair, mais en nous abstenant d’en couper les épines sur les tiges… ce qu’elle a tout de suite remarqué. Avec son sourire habituel, elle nous a tous chaudement remerciés d’une bise sur la joue. L’aurait-elle voulu, nous nous serions tous laissés flageller sur tout le corps avec ces fleurs. Nous avons laissé le bouquet dans un vase en évidence sur le buffet de la salle à manger, jusqu’à ce que les douze roses, perdant progressivement leur odeur, soient ...
... complètement fanées. Rafael a gardé pieusement les pétales dans une boîte métallique où il collectionnait tout ce qui venait d’elle. Il a même conservé un tampon usagé. De nous tous, il était celui qu’elle rendait le plus fou de désir, au point que cela nous inquiétait. Surtout moi. Ses yeux brillaient, hallucinés, devant elle. Nous ne le voyions plus dessiner à tout moment comme avant. Il ne mangeait plus, ne venait plus en cours, ne sortait plus courir avec moi le dimanche matin, ne disait plus rien. À ma demande, Rachel la douce faisait de son mieux pour l’apaiser, généreuse avec son cœur comme avec son corps menu. Tous les trois, nous forniquions comme des brutes, hagards, au cours d’orgies qu’Électre devait entendre depuis sa chambre où elle n’admettait jamais personne.
Et puis, au printemps, il est venu m’annoncer la nouvelle : elle l’invitait à l’accompagner pour une balade en forêt de Brocéliande. Le soir. Drôle de proposition. Il était tellement content qu’il aurait embrassé tout le monde.
Cela m’a tant étonné que j’étais dubitatif. Une petite voix que je connaissais me parlait, et me disait qu’il ne fallait que Rafael aille de promener en forêt accompagné de cette fille. En Afghanistan, cette voix que je suis le seul à entendre m’a dit un jour : ne va pas à gauche, va plutôt à droite. À gauche, le terrain semblait pourtant plus facile. J’ai pris à droite, escaladé des rochers avec mon Famas et mon barda, et il ne m’est rien arrivé. Mon sergent, lui, a pris à gauche ...