Robe noire, chaussures rouges - Histoires de Sexe

Robe noire, chaussures rouges

... à l’heure. Je me laisse aller. Je suis bien avec cette femme et son constant sourire.

— Dis-moi un peu… Quels sont tes goûts ? Littérature, cinéma, musique…
— Je ne sors jamais, dis-je. Donc, je n’y connais rien en film. Par contre, je lis de tout. Que ce soit du classique comme Stendhal, Tchekhov ou Guillaume Apollinaire. Mais aussi des thrillers comme John Grisham, Harlan Corben ou Jean-Christophe Grangé. J’aime bien Anna Gavalda, quelques Amélie Nothomb. Ha oui, Pennac aussi. Je lis tous les soirs, dans mon lit. Entre cinq minutes et deux heures.

Chaque fois que je cite un auteur, soit elle fait la moue soit elle acquiesce. Je continue.

— Au niveau musical, c’est très éclectique. J’écoute beaucoup de Rock des années 60 et 70, comme Led Zeppelin que j’adore. Mais aussi de la musique progressive comme Genesis ou Yes. Je suis un fan inconditionnel de Peter Gabriel. En chanson française, j’ai un peu suivi Jacques Brel, Michel Fugain à leurs débuts. Maintenant, ce serait plutôt Bénabar, Calogéro et autre Renan Luce. Ha oui, j’écoute de temps en temps la grande musique comme disait mon père. Bach surtout, mais aussi Mahler, les chants grégoriens, etc.
— Effectivement, c’est varié. Je me retrouve assez bien dans ce que tu viens de dire. Mis à part Led Zeppelin, que je ne connais pas bien… Ce n’est pas du hard rock, ça ?
— Oui et non. Si on se donne la peine de les écouter, il y a vraiment de bonnes choses. Certains morceaux sont plus durs, mais il y a toujours une ...

... recherche derrière. Ce n’est pas du bruit pour le plaisir de faire du bruit.
— J’aime assez Indochine et Noir Désir, même s’il a fait une grosse connerie… J’écoute de la pop, comme Mika, Cranberries.
— Et au niveau du cinéma ?
— Je suis très fleur bleue. Les histoires romantiques, limite eau de rose…
— Mouais…
— Ne te moque pas.
— Non, non… je n’oserais pas, voyons !

Elle fait mine de bouder… mais ça ne dure que quelques instants. Son sourire réapparaît presque immédiatement. Nous finissons nos assiettes en silence. Mais nos regards en disent long.

— Tu veux un petit café ?
— Non merci, me répond-elle, je dois y aller. Je suis déjà en retard, en fait.
— Ho ? Déjà ?
— Ben oui… J’ai du boulot.

Je suis assez surpris par la tournure que ça prend… elle se lève et me demande :

— Que fais-tu à dix-sept heures ?
— Je n’en sais rien.
— Tu m’as dit habiter près d’ici, n’est-ce pas ?
— Oui.
— On se retrouve chez toi ?

Putain ! Un rancard. Je m’empresse de lui répondre.

— Oui, oui… parfait !

Je lui donne mon adresse qu’elle écrit sur un bout de papier. Elle sort son téléphone et me demande :

— Donne-moi ton numéro de portable aussi.

Elle encode mon numéro, puis je la vois taper fébrilement quelque chose sur son appareil. Elle me fait un petit clin d’œil et quitte le restaurant sans un mot de plus. Je la regarde partir et m’aperçois qu’elle porte une jupe noire qui lui tombe à mi-cuisse, fendue à l’arrière, et des escarpins rouges ! La jupe lui galbe ...