La rupture
Datte: 12/08/2025,
Catégories:
fh,
Collègues / Travail
rupture,
Auteur: Femmophile, Source: Revebebe
... n’as vraiment rien compris, mon pauvre Roland, à croire que tu as la bite à la place du cerveau. Bon, je te laisse réfléchir à ton avenir, et je vais préparer le mien. Sans toi.
J’ai posé mon verre et suis partie, sans me retourner, tortillant exagérément de la croupe. Une fois dans ma voiture j’ai démarré, mais je me suis arrêtée trois minutes après pour fondre en larmes, tremblant de tous mes membres, vidée, déjà en proie à de terribles remords. N’était-il pas possible de faire autrement ? Roland méritait-il vraiment pareil traitement de ma part ? N’aurais-je pas dû au moins l’écouter, même si c’est lui qui a souillé le nid conjugal ? C’est vrai qu’il a toujours été là pour les enfants, qu’il m’a toujours soutenue, mais que moi je n’ai sans doute pas été à la hauteur de ses attentes sexuelles, et que je ne lui en ai jamais parlé. Pourquoi me suis-je jetée aussi vite dans le lit d’un collègue, lui accordant sans hésiter des pratiques contraires à mes principes, sans même avoir essayé de reconquérir mon mari ? Ne mérite-t-il pas une petite chance ? Que vont dire les enfants quand ils apprendront notre séparation ? Ils adorent leur père… Je vais être la briseuse de couple… Et mes cathos de frères du conseil d’administration ? Vont-ils vraiment demander la démission de Roland ? Je m’étais peut-être un peu avancée dans mes menaces…
Complètement déstabilisée par mes propres interrogations, j’étais incapable de me concentrer sur la route, et je me suis perdue pour aller ...
... chez Bertrand. Il a fallu que je l’appelle pour qu’il me guide et je dois dire que je n’ai rien vu du décor de son appartement, car à peine avait-il ouvert la porte que je me suis effondrée dans ses bras, en pleurs. Le pauvre. Il devait commencer à en avoir marre, de mes larmes.
— Viens, ma chérie, assieds-toi et laisse-toi aller, tu n’as pas besoin de me raconter quoi que ce soit, pleure autant que tu le souhaites, car à mes yeux, même en larmes, tu es très belle, très émouvante. Je suis dans la pièce à côté, viens me chercher quand tu t’en sens capable.
J’ai asséché complètement mon système lacrymal, et ai attendu que cessent mes tremblements nerveux incoercibles. Cela a pris du temps, mais j’ai finalement réussi à regarder autour de moi plutôt qu’à l’intérieur de moi-même. La pièce était vaste, très lumineuse et meublée avec beaucoup de goût, mais les posters de judo semblaient un peu incongrus au regard du reste. Je me suis levée, avec peine, et suis allée me présenter, les yeux rougis, la démarche hésitante, à mon admirateur.
— Ah, Christiane, te voilà ! Bienvenue chez moi, ma belle épicurienne, et tu sais déjà qu’ici c’est aussi chez toi. Viens, je te fais visiter.
Bertrand m’a pris la main et m’a fait une visite guidée de son très bel appartement, me racontant des anecdotes à propos de ses enfants lorsque nous avons vu leurs chambres, sa bonne humeur et sa joie manifeste de me voir m’ont aidée à reprendre le dessus. Très gentleman, il m’a simplement montré la ...