1. La rupture


    Datte: 12/08/2025, Catégories: fh, Collègues / Travail rupture, Auteur: Femmophile, Source: Revebebe

    ... crève de jalousie face à ta classe et ta beauté naturelle, ton élégance recherchée et ta facilité à séduire les hommes alors que tu as le double de son âge et quelques kilos de plus. Elle me l’a avoué après une engueulade de ma part sur sa manière de s’exprimer.
    
    Roland s’est passé les mains sur le visage, l’air profondément abattu, et a longuement soupiré avant de reprendre la parole.
    
    — Voilà, mon amour, tu sais tout ce que j’avais à te dire. Je suis conscient que le passé, ni toi ni moi n’allons pouvoir le modifier, et qu’ensemble nous n’avons pas vraiment d’avenir, surtout que tu m’as foutu dehors comme un moins que rien. C’est dur à digérer, mais je suis bien conscient de ce que je t’ai fait et je n’ai pas grand-chose à argumenter pour me défendre. Maintenant, je t’écoute. Tu veux quoi, en plus du divorce ? Des excuses ? De l’argent ? Les deux ? Ma déchéance complète pour que ta vengeance soit assouvie et l’honneur de ta famille sauvé ? Le conseil des rois de la morale, sabre-goupillon-bigots pour ma lapidation, c’est prévu quand, histoire que je revête ce jour-là la chemise du condamné et en informe mon avocat ?
    
    Dieu qu’il était beau, mon mari, dans sa résignation lucide, je dirais presque dans sa grandeur. Il avait fauté, lourdement, mais il ...
    ... l’assumait sans discuter, se bornant à mettre en avant des faits, difficilement contestables, sans chercher à se disculper, ni à m’écraser, cela m’a prise au dépourvu. Comment avais-je pu ne pas mieux aimer ce grand fauve, vaincu, mais pas soumis, encore digne dans la défaite ? Et moi, je m’apprêtais à briser sa vie si je mettais toutes mes menaces à exécution en présentant à mes frères la situation selon mon propre point de vue, alors que j’étais restée aveugle à sa frustration et, sans doute, à l’amour qu’il avait pour moi, enfermée dans mes certitudes d’un autre temps. Je me sentais toujours femme bafouée, mais ne pouvais plus désormais lui en attribuer l’entière responsabilité, de même que mon envie de le réduire à néant n’avait plus de sens, notre échec commun reconnu et ses conséquences suffisaient largement.
    
    En le regardant, avant d’essayer de lui répondre, j’ai eu une subite envie qu’il me fasse l’amour comme il l’avait évoqué, à la hussarde sur une table, troussée debout dans les toilettes, je savais maintenant la force des orgasmes de mon corps si on savait l’y conduire, mais en trente-cinq ans je n’avais pas été capable ou n’avais pas voulu en montrer le chemin à Roland, et lui n’avait pas su le découvrir, alors que Bertrand m’y avait guidée en une seule nuit. 
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