La révolte des démunis
Datte: 05/08/2025,
Catégories:
sales,
nonéro,
mélo,
portrait,
Auteur: Melle Mélina, Source: Revebebe
... aimé, Louis Jouvert était un loup solitaire. Solitaire dans sa vie intime, les seuls liens qu’il conservait avec d’autres êtres humains sans que ce ne soit attrait au boulot étaient ceux avec ses deux parents. Il n’avait jamais connu l’amour et peut-être même cette notion devait lui paraître mystérieuse. Beaucoup de sentiments lui semblaient étranges, il ne les comprenait pas. Autour de lui, les personnes qui le côtoyaient supputaient qu’il soit autiste, Asperger, d’autres le voyaient plutôt comme un sociopathe, incapable d’éprouver des sentiments, incapable d’empathie. Ce qui était faux, car malgré son caractère austère, il éprouvait un profond attachement pour les gens, peut-être était-ce de l’amour ? Il travaillait « h24 », sept jours sur sept. Son quotidien se résumait au travail, à la recherche d’indices pour son travail et à la lecture de romans policiers.
Lorsqu’il décrocha pour répondre à l’appel de sœur Marie-Thérèse, son visage s’illumina. Il comprit instantanément qu’elle lui donnerait une piste par où commencer. Au bout d’un échange long de cinq minutes où la sœur lui enjoignait de ne pas juger « Supertramp » trop vite, un prénom fut prononcé : « Alice », encore connue pour être la star de la télé-réalité « Le Programme trottoir » sous le prénom de Soliflore.
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Il tint parole, il ne la jugea pas, ce n’était pas son rôle. Lui devait se contenter de résoudre le meurtre, l’agression, et rien d’autre. Il alla l’interpeller.
Néanmoins, Soliflore ...
... n’était plus une anonyme et bientôt la presse eut vent de cette interpellation. Le lendemain, les vautours étaient là, perches et micros au sortir du commissariat pour interviewer la Clodo.
Lors de l’interrogatoire elle ne lâcha pas un mot, et Louis Jouvert sut qu’il devrait tôt ou tard la relâcher, il n’avait aucune preuve, aucune empreinte, rien qui la situait sur les lieux à l’heure du crime, rien pour l’incriminer, rien pour l’accabler. Son seul espoir était le témoignage de monsieur Stevenin, et encore, cela lui permettrait de l’arrêter pour agression, mais pas pour meurtre.
Il s’essaya à plusieurs pédagogies pour casser un peu la glace, mais rien n’y fit, elle était muette comme une tombe. Il l’agaça, elle marmonna, le foudroya du regard, mais ses lèvres restèrent closes. Il tenta même l’humour, de nouveau, elle le foudroya d’un regard assassin. Il tenta une approche teintée de confiance, il lui dit que tout ce qu’il voulait, c’était comprendre. Il lui expliqua le scénario qu’il avait en tête, il était en tout point identique à ce qu’il s’était réellement passé, comme s’il avait été témoin des faits. Il avait compris que les sans-abris voulaient se venger de la mort de leur ami, il lui dit même que c’était compréhensible, elle fit mine de dormir. Il lui mentit, lui disant qu’il avait un témoin, elle le perça du regard et comprit qu’il s’agissait de mensonge.
Louis Jouvert venait de perdre la première manche et il n’était pas nécessaire de poursuivre la garde à ...