1. La révolte des démunis


    Datte: 05/08/2025, Catégories: sales, nonéro, mélo, portrait, Auteur: Melle Mélina, Source: Revebebe

    ... vue, de la laisser dans une cellule ne lui permettrait pas d’avancer dans son enquête. Une foule impressionnante de médias attendait Alice à la sortie du commissariat. Elle s’y était préparée, elle avait un discours en tête et l’occasion était telle qu’elle ne la raterait pas.
    
    Son discours était un appel à la haine, elle invitait tous les mécontents, « le brave peuple », à s’indigner et à se faire entendre par tous les moyens en sa possession. Son discours était centré sur les différences abyssales – selon ses termes – entre les personnes, celles qui avaient les moyens de jouir d’une vie riche en émotions, qui pouvaient se payer le confort et les autres qui n’arrivaient pas à joindre les deux bouts, qui se privaient pour survivre.
    
    — La vie, ce n’est pas ça, ce n’est pas survivre.
    
    Elle réclamait le droit de vivre dignement. Elle opposa les gens de seconde zone aux bourgeois qui eux pouvaient vivre… Et qui étaient-ils ? Qu’avaient-ils de plus ? Certains étaient juste nés au bon endroit, dans la bonne famille, parce que papa ou maman avait hérité de leurs parents probablement collabos, des gens qui s’étaient enrichis pendant la guerre. D’autres étaient juste des bêtes à concours :
    
    Son discours était décousu, elle envoyait pêle-mêle des menhirs, restait vague, employait les « ils » et des « on » sans que l’on sache de qui elle parlait. Les idées en chassaient d’autres, mais sa diatribe faisait mouche. Ce que beaucoup entendaient, c’était que rien n’allait et que les ...
    ... dirigeants n’en avaient cure.
    
    Après cette longue allocution, certains journalistes, toujours en quête de punchline, qui l’avaient décrite comme une mère Thérésa moderne, la décrivaient à présent comme le Ché, la ClodoChé.
    
    Son discours mit le feu aux poudres.
    
    Dès lors, plusieurs groupes se formèrent et des murs invisibles divisèrent les uns des autres. Le dialogue était rompu et les rares échanges discutés prenaient l’ampleur de véritables querelles sans queue ni tête où les coups faisaient office d’arbitre. Par contre, une fraternité indicible liait les hommes et les femmes du même bord.
    
    La violence déjà présente dans les rues se mua en une sorte d’insurrection. Des barricades furent érigées dans les plus grandes villes de France et les hordes qui se terraient derrière ses barrières de fortunes avaient à présent le visage polymorphe de plusieurs sortes d’émeutiers. Les gauchistes et les anars prirent le parti des sans-abris et c’est d’une seule voix qu’ils ne réclamèrent rien. Ils voulaient juste à présent détruire le système. Des porte-parole, des figures du mouvement s’érigèrent comme les lieutenants de Clodo Ché.
    
    Tandis que les membres de cette mouvance se battaient contre la police, puis avec les militaires venus en renfort, d’autres énergumènes mettaient à sac les commerces et d’autres encore allaient visiter les maisons de personnes plus aisées. La situation échappait à tout contrôle, un couvre-feu fut décrété.
    
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    Les révoltés n’avaient pas ...
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