1. La révolte des démunis


    Datte: 05/08/2025, Catégories: sales, nonéro, mélo, portrait, Auteur: Melle Mélina, Source: Revebebe

    ... rencontre, Sœur Marie-Thérèse ne sut rien d’elle, de son passé, de sa famille, de sa vie en général. Par contre, cette boule d’énergie, de vitalité, avait dans son cœur une haine incommensurable envers la petite bourgeoisie. Cela transparaissait dans chacun de ses mots, elle maudissait la richesse ou simplement le confort.
    
    Elle en avait sur les« pauv’ cons qui achètent des Tesla, bandes de merdeux, soixante-dix mille € pour une bagnole ? En plus, ils enrichissent le Musk, là, c’t’enfoiré qui pourrait enrayer la faim dans le monde, mais ce péquenaud préfère penser à sa gueule ».
    
    Elle continuait sa diatribe :« Y zont besoin d’une résidence secondaire ? Hein, dites-moi ? Y z’y vont combien de fois dans l’année, hein, deux fois ? Pendant c’te temps-là, y a plein de gens dehors qui se pèlent les couilles et qui quémandent un quignon de pain ! » et elle finissait invariablement par« putain de société ! ».
    
    — Et regarde-moi ce fils de… excuse-moi, madame… mais j’ai un peu de mal avec tous ses braves messieurs qui n’osent même pas me regarder en face.
    
    « Espèce de lâche ! », lançait-elle à l’endroit d’un homme qui voulait juste acheter une bague pour sa femme à l’occasion de la fête des Mères. Il ne comptait plus sur ses enfants pour la gâter, ces derniers s’étaient émancipés et gardaient leur distance avec leur famille.
    
    Les mots de la Clodo étaient des couteaux aiguisés qu’elle lançait à tout-va et elle s’amusait lorsqu’ils atteignaient leur cible. Au moins, l’espace ...
    ... d’un court instant, ses victimes perdaient un peu de leur indifférence à son égard.
    
    La religieuse n’apprit plus rien d’elle ce jour-là. La clodo ne voulait pas d’aide de la part d’une femme de Dieu et se ferma comme une huître. Marie-Thérèse la laissa partir on ne sait où.
    
    Le lendemain, elle en parlait dans son cercle d’amis et dans son association, même les bénévoles des restos du cœur ne la connaissaient pas, seul un médecin l’avait déjà auscultée dans le cadre des missions humanitaires et semblait la connaître un tant soit peu.
    
    oooo0000oooo
    
    La vie dans la rue ? Un train-train qui enferme en un éternel soupir. On mendie, on boit, on s’engueule, on se bat, on reboit, on dort et on recommence. Tout se brouille, les jours, les nuits, les heures, les dates. La confusion s’installe.
    
    Oh oui, ils boivent et ils résident dans un état d’ivresse quasi permanente qui accentue encore plus le flou dans leur esprit, condamnés à vivre dans un état de faiblesse et d’épuisement chroniques.
    
    On dort mal dans la rue. On est souvent réveillé par la police, par les bleus, par les cauchemars, par le froid, par la pluie, par la peur.
    
    Le monde n’était pas fait pour les traîne-misère. Certains hommes politiques avaient eu la brillante idée de les interdire des centres-villes, maintenant ils traînaient en bordure des villes.Virons les parias de nos centres-villes ! Il faut dire qu’ils sont gênants pour les braves pandores qui désirent faire du shopping, ils sont toujours importunés ...
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