La révolte des démunis
Datte: 05/08/2025,
Catégories:
sales,
nonéro,
mélo,
portrait,
Auteur: Melle Mélina, Source: Revebebe
... clodo comblait le vide qui était en elle ? Elle avait des rêves à vendre ce soir.
oooo0000oooo
La clodo avait vu juste, Marie-Thérèse n’était pas entrée dans les ordres innocemment, sans raison. Avant de vouer son âme à Dieu et de devenir sa servante, sœur Marie-Thérèse avait eu une vie alors qu’elle avait pour prénom Dolorès. Elle avait la petite trentaine et elle se sentait si forte qu’elle était capable de déplacer les montagnes, de faire fondre les glaciers, mais elle n’avait pas réussi à garder son bébé en vie. Le jour de l’accouchement, sa petite « India » s’étranglait dans son cordon ombilical sans que la sage-femme ou même l’obstétricien puissent faire quoi que ce soit.
J’ai tué ma fille, j’ai tué mon bébé.
Elle hurla sa peine, elle voulut en finir, mais la mort se refusa à elle. Elle alla dans une église pour avoir une conversation avec LUI.
Peut-on, ne fût-ce qu’une fois, être en désaccord avec LUI ? Peut-on en être fatigué ? Avons-nous le droit de faire quoi que ce soit ? Pourquoi, puisqu’il en a le pouvoir, ne veut-il pas réécrire l’histoire ? Était-il libre de l’écouter, en avait-il le temps ? Peut-être dormait-il ? Ce qu’elle avait à dire ne pouvait attendre. Il lui semblait que tout ce que l’on demandait n’était jamais entendu, tels des mots silencieux balayés. Pourquoi la vie n’était-elle qu’une succession de douleurs ?
Toutes ses questions posées n’eurent aucune réponse pour qui ne croient pas, mais lorsqu’elle ressortit de l’église, elle ...
... était métamorphosée à jamais. Elle avait opéré sa chrysalide. Elle se consacra désormais à LUI.
Il n’y a pas de mode d’emploi, de patron pour trouver du réconfort, et parfois l’être blessé perçoit ce qui échappe aux communs des mortels. Aussi, Dolorès trouva dans l’église une raison de vivre et de continuer à aller de l’avant.
ooo0000oooo
Hier, nous rapportait le journal local, un sans-abri a été tué à coup de batte de baseball, les présumés agresseurs seraient trois marginaux, deux mineurs et un autre âgé de dix-huit ans appartenant au mouvement « Skin-head ». Trois gamins malheureusement connus des services de police pour agressions en bande organisée.
Ce sans-abri était à la rue depuis une dizaine d’années, ce qui en faisait un vétéran. Il se nommait Patrick, son histoire était celle de tant d’hommes ou de femmes. Un divorce, une addiction et la rue. Patrick passait régulièrement par l’hôpital où il sortait après avoir pris une douche, un repas et un peu de mercurochrome, histoire de ne pas laisser une plaie purulente s’infecter.
C’était plutôt monnaie courante, s’ils ne mouraient pas de froid l’hiver, les clochards étaient souvent les victimes d’exactions. Et la mort de Patrick, un proche de Supertramp, fut la goutte qui fit déborder le vase.
Elle organisa un regroupement, parla fort, invita les hères qui l’écoutaient à faire justice eux-mêmes. La colère en elle était à son paroxysme, surtout lorsqu’elle comprit que les trois gosses s’en sortiraient avec ...