Le livre de Raison d'Odilon Ventalon
Datte: 13/07/2025,
Catégories:
fh,
hplusag,
fplusag,
extracon,
candaul,
pénétratio,
historique,
aventure,
Auteur: Diable Mouret, Source: Revebebe
... soie étaient préparés.
Il en ramenait aussi la précieuse « graine », les œufs de vers à soie pour démarrer la campagne suivante.
Le filleul d’Odilon, l’héritier du domaine, grandissait harmonieusement, il arrivait même parfois que la maîtresse du domaine redevienne, au hasard d’une opportunité, l’amante d’Odilon. L’enfant était choyé par trois parents, et nul n’y trouvait à redire.
Vint un hiver où le maître attrapa un méchant coup de froid. Vu son âge, il estima qu’il était judicieux de préparer sa succession. Il fit donc écrire par le notaire local que l’héritier du domaine était son fils naturel et légitime. Soucieux de la bonne gestion du domaine, il instituait son épouse gérante des lieux en attendant que l’enfant ne soit majeur.
Et Odilon, dans tout ça ? Eh bien, le maître, souhaitant qu’un aussi bon intendant reste attaché au domaine, et conscient de l’affection que toute la famille lui portait lui donna, en mariage, la fille qu’il avait procréée avec son épouse, laquelle allait maintenant sur ses dix-huit ans.
Le livre de raison ne dit pas ce que la mère expliqua à sa fille avant la nuit de noces. Il est également silencieux sur ce que la future belle-mère recommanda à son amant afin que sa fille garde un bon souvenir de sa défloration. Peut-être jugea-t-elle tout simplement qu’Odilon saurait se comporter en bon mari comme il s’était comporté en amant courtois ? Peut-être, aussi, la fille qui n’était ni sourde, ni aveugle, ni sotte (bien au contraire) ...
... s’était-elle aperçue depuis longtemps de leurs accouplements furtifs.
Odilon, parrain de son fils biologique, devenait ainsi le gendre de son amante, et l’époux de la demi-sœur de son enfant, il était donc beau-frère de son fils.
Je compris alors pourquoi Odilon avait jugé utile, sur ses vieux jours, d’expliquer à ses descendants qui, dans cette famille recomposée avant l’heure, étaient qui par rapport à qui.
Le maître ne mourut pas cette année-là, mais l’hiver suivant lui fut fatal.
Odilon et sa belle-mère géraient le domaine, quand les dragonnades s’intensifièrent, le roi Louis XIV voulait en finir avec la religion protestante. Dans la famille du défunt maître, plusieurs cousins, ayant des professions où toute la richesse réside dans le savoir-faire de l’artisan, décidèrent de gagner clandestinement Genève ou d’autres pays huguenots. Avant de partir, ils prirent la précaution de confier à Odilon les trésors qu’ils jugeaient imprudent d’emporter avec eux. Une vieille cave dissimulée sous une remise en ruine servait de cache.
Odilon racheta aussi certaines terres avec les écus que leur vendeur lui avait confiés.
Un jour, il se trouva ainsi maître d’un moulinage et d’une filature établies au bord de la Volane.
Il s’éloigna donc un peu de sa belle-mère et de son jeune beau-frère pour aller, avec sa légitime épouse dont le ventre s’arrondissait, s’occuper de sa nouvelle industrie.
Une fois établis en Suisse, les cousins expatriés achetèrent des fils de ...