Le plaisir n'a pas de genre - Histoires de Sexe

Le plaisir n'a pas de genre

... ne suis pas…
— Tais-toi, ma jolie menteuse, j’ai très bien vu tes yeux sur mes seins nus et mes tétons dressés quand je suis sortie à poil de ma salle de bains, le jour de ton déménagement. Tu as rougi, et je suis sûre que tu as taché un peu ta culotte à ce moment-là… Je disais donc, pire encore, sur une femme comme Isabelle, je ne l’aurais pas supporté. Alors, mon Julien, il a reçu des consignes claires, de douceur, de tendresse, de découverte du plaisir partagé. C’est un peu comme s’il t’avait fait l’amour par procuration, mon grand matheux, je l’ai harcelé pour savoir comment tu avais joui, combien de fois, s’il t’avait serrée dans ses bras, et quand il m’a avoué qu’il t’avait prise par le cul, j’étais tellement contente et excitée que je me suis caressée en osant même aventurer un doigt sur ma petite étoile au moment de la montée du plaisir.
— Mais alors, Séverine… pourquoi avoir essayé de tout faire pour que je ressemble à cette Isabelle ? À quoi ça rime de m’avoir ainsi « déguisée » ?
— Pffff… Tu me tortures, Mag, c’est difficile… Bon… Tu le sais, j’aime Julien, mais je n’accepte pas vraiment ma bisexualité. C’est Isabelle qui m’a contrainte à la vivre après me l’avoir révélée, ô combien… Oui, elle m’a fait jouir intensément, oui je lui ai fait l’amour sans retenue, mais j’ai l’impression que ce n’était pas vraiment moi, que j’étais fragile, que j’ai été un peu manipulée, que ça l’arrangeait que je sois amoureuse d’elle pour l’accompagner dans sa perversité. Après ...

... notre rupture abrupte, ces pensées, type méthode Coué, m’ont rassurée, et je n’ai pas cherché à me rapprocher des femmes… alors que dans le milieu du sport féminin où je gravite, pas mal de mes partenaires sont homosexuelles et m’ont draguée ouvertement, sans succès. Et puis tu as surgi dans ma vie, Magali, toi la Femme avec un F majuscule, d’une beauté qui m’a chamboulée, d’une candeur qui m’a profondément émue, qui m’a d’un seul coup fait chavirer du côté où je ne croyais plus jamais pencher. Je me suis sentie perdue, un peu comme un alcoolique ou un toxico qui replonge, incapable de lutter, sa volonté ne lui obéissant plus, mais cherchant un coupable à sa rechute. Je devrais peut-être voir un psy.
— Mais, Séverine, je ne t’ai pas draguée, moi, je ne t’ai pas fait de proposition. Oui, c’est vrai, j’ai flashé un peu sur ta poitrine, mais pas de manière insistante, et puis tu sais bien que moi, côté sexualité, j’ai un peu de retard à l’allumage…
— Tu es adorable, Mag, et c’est bien là le problème, parce que je ne peux pas t’en vouloir, tu n’as pas une once de perversité, toi. Albert Camus a écrit un jour « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde », alors, comme toi et moi des malheurs on en a assez eu, n’en ajoutons pas encore par des pudeurs de jouvencelles : je suis amoureuse de toi, Magali. Oui, ma belle, tu me plais, terriblement, tu es solaire, craquante. Je rêve de toi depuis le premier jour, et je crois ne pas te laisser indifférente non plus, tu es ...