Le plaisir n'a pas de genre - Histoires de Sexe

Le plaisir n'a pas de genre

... plus pressant. Julien a été très compréhensif et n’a plus jamais insisté, mais je ne suis pas dupe, c’est une frustration, et un jour peut-être il me le reprochera, se tournera vers une plus cochonne.

Mon Dieu qu’il était déjà loin, le temps de mes amours Ikea, de la tige A immuablement insérée dans l’ouverture B… Après avoir connu moult extases, embrochée sur l’attribut viril de mon jeune étalon de voisin, j’écoutais maintenant sa gracieuse partenaire me narrer en termes crus les détails de leur vie sexuelle, après qu’elle m’eut détaillé sans pudeur et même avec force détails son ignoble agression, puis sa découverte des amours saphiques qui me fascinait. Ma triste condition d’oie blanche s’estompait petit à petit, la découverte de tiges nouvelles et de leur surprenante adéquation avec des orifices jusqu’alors ignorés dans leurs fonctions annexes, l’évidence que le plaisir se moque du genre, toutes ces découvertes suscitaient de moins en moins de gêne en moi. Je confesse même qu’elles tendaient à effacer ma longue léthargie au profit d’une libido gourmande, avide de nouveauté. L’évocation par ma jeune voisine de la virilité prise en bouche (sans doute, car j’avais tout récemment connu ce bonheur) réveilla mon désir, une douce chaleur se diffusa au creux de mes reins, remonta vers ma gorge nue sous mon t-shirt, m’oppressant légèrement. Ma voix se couvrit d’un léger voile, trahissant mon excitation pour cette adorable jeune femme, aussi incongrue pour moi que difficile à ...

... cacher.

— Tu m’en veux que j’ai accepté de… ce… que tu ne peux pas lui donner ? Tu te sens trahie ?
— Mais tu es folle, Magali, c’est moi qui t’ai poussée dans ses bras… enfin quand je dis ses bras… alors comment je pourrais t’en vouloir ? On t’adore tous les deux, tu sais, pour des raisons différentes. Pour être claire, c’est en quittant Isabelle que je me suis sentie trahie. Il y a eu la justice, certes, j’ai accepté de rédiger la lettre demandée, car je comprenais qu’elle ne veuille pas perdre la garde de ses enfants, mais j’aurais apprécié qu’elle m’envoie seulement un « merci » par texto, ou un tout petit coup de fil, mais non, rien. Elle a fait comme si je n’avais jamais existé, et ça m’a fait mal. Je n’ose pas penser que notre relation ne tenait, pour elle, que par nos jeux sexuels, par ma soumission à ses caprices. Je sais qu’elle a eu d’autres partenaires, hommes et femmes, pendant notre idylle. Elle ne s’en cachait pas vraiment, mais ne me l’a jamais ouvertement raconté. J’étais jeune et bien naïve, un peu comme toi, Magali. Tu sais, et tu peux rire si tu en as envie, c’est pour te protéger que j’ai accepté les fantasmes de Juju sur toi. Toi si belle, si innocente, toi qui me paraissais si vulnérable dans ton éclatante féminité enfin mise en valeur, mais pas encore maîtrisée, je ne voulais pas que tu tombes d’entrée de jeu sur un connard qui te baise sans état d’âme et te largue aussi vite, te fasse souffrir, ou pire encore, sur une femme…
— … Mais, Séverine, je ...