Intermède imprévu - Histoires de Sexe

Intermède imprévu

... venir à la rencontre du membre qui allait m’honorer de sa liqueur, abandonnant mes hanches, une main de Bertrand s’est glissée jusqu’à mon clitoris et l’a stimulé pendant qu’un doigt gluant s’insinuait entre mes fesses offertes.

J’ai hurlé, je crois, l’oreiller a un peu amorti mes cris au moment où j’ai senti mes entrailles se liquéfier tapissées par la semence de mon bienfaiteur et par mon miel d’amour soudain libéré en un abondant écoulement.

Je me suis laissée retomber à plat ventre, vidée, un peu étourdie, mon amant toujours profondément fiché en moi, de son sexe et de ses doigts, son souffle encore irrégulier dans mon cou.

— C’était merveilleux, Christiane, un moment de partage incroyable, d’abandon de soi, d’osmose parfaite. J’espère seulement que ce n’était pas seulement pour assouvir ta vengeance, que je ne suis pas un quelconque sexe anonyme au service de ta rancœur bien compréhensible.
— Tais-toi Bertrand, ne dis pas des horreurs ! C’est vrai que mon idée de départ était de me livrer au premier venu pour me prouver qu’un homme peut encore me désirer, mais pas de succomber et de me laisser aller comme je l’ai fait avec toi.
— Tu as déjà des regrets ?
— Oh, comment peux-tu penser cela ? Mes seuls regrets sont de m’être autant dévouée pour un mari qui me trompe, et qui me traîne dans la boue auprès de sa pétasse. Je peux t’assurer que ma morale bourgeoise en a pris un coup, je me suis fait avoir Bertrand, c’est difficile à accepter.
— Ce n’est pas moi qui ...

... vais te dire le contraire, moi qui fantasme sur toi depuis bien longtemps, mais qui n’ai jamais osé insister, face à ta froideur de bourgeoise BCBG inflexible malgré des… des… capacités de séduction certaines !
— Tu n’exagères pas un peu, là ?
— Oh que non, tu sais, entre mâles on échange parfois des propos non professionnels et crois-moi, tu ne laisses pas indifférente une partie de la gent masculine de la boîte !
— Quoi ? Mais comment ça ? De qui parles-tu ?
— Je ne vais pas te citer de nom, princesse, mais tu provoques assez souvent des raideurs dans les boxers de ces messieurs, le mien compris, et les fantasmes sur toi vont bon train ! Oui ma jolie, tu excites passablement nombre de tes collègues masculins, mais tu n’as pas l’air de t’en rendre compte, ou tu ne veux pas le voir, on ne sait pas trop…
— Mais je suis mariée, Bertrand, pourquoi… enfin, je veux dire, qu’est-ce qui… Oh, et puis merde, je mélange tout, je suis une pauvre conne qui est passée à côté de sa vie de femme…

Là, je me suis mise à pleurer, à la fois du bonheur de ce que Bertrand venait de me faire découvrir, mais aussi de mon aveuglement volontaire sur ma vie de couple en perdition.

— Il est tard, Madame la séductrice en chef, je crois que l’on devrait dormir un peu et reprendre notre conversation demain, tu ne crois pas ?

Pour toute réponse, je me suis lovée entre les bras de cet homme à mes yeux exceptionnel et m’y suis endormie, oubliant d’un coup trahison, regrets, fantasmes mâles et ...