1. Mourir d'aimer, ou presque (1)


    Datte: 09/06/2025, Catégories: fplusag, jeunes, profélève, init, rencontre, prof, Auteur: Geg Folie, Source: Revebebe

    ... d’une main celle que je lui tends, la recouvre de son autre main et la garde longuement :
    
    — Oh, Gérard, je ne le savais pas, mais je suis heureuse de voir que vous vous intéressez à la danse !
    
    Zut, il faut que je réponde quelque chose de pas trop banal. Je me surprends quand je m’entends répondre :
    
    — J’admire beaucoup ces danseurs et ces danseuses qui savent maîtriser leurs corps pour exprimer la grâce et l’élégance. Je n’ai pas un physique qui me le permet, mais ça ne m’empêche pas d’apprécier.
    
    Sans doute pour ne pas être entendue, elle murmure :
    
    — Quand vas-tu prendre confiance en toi ? Dis-toi que tu as d’autres talents.
    
    Tout cela n’a probablement duré que quelques secondes. Pendant ce temps, du coin de l’œil, j’ai observé le « vieux » qui l’accompagne, largement en retrait désormais. Il est manifestement connu et est salué par les notables mâconnais. Il se rapproche de ma sirène qui sent sa présence derrière elle.
    
    — Gérard, je vous présente mon mari !
    — Enchanté, monsieur, et très honoré de vous rencontrer !
    
    La poignée de main est courte et sèche, et je n’ai aucune réponse. Mais ma Louise poursuit :
    
    — Chéri, je te présente Gérard, l’un de mes meilleurs étudiants de l’EN.
    
    Manifestement, il n’en a rien à faire, mais qu’il se rassure, moi non plus. Il s’impatiente :
    
    — Bon, on y va ?
    
    Mon œil inquisiteur le détaille, je le trouve petit, un peu voûté, légèrement bedonnant, et ses cheveux grisonnants trahissent son âge ; il doit avoir au ...
    ... moins 50 ans ! Mais qu’est-ce qu’elle fait avec lui ? Ils entrent et je les suis à distance. Ils ont évidemment une place réservée, et une hôtesse la leur montre, côté gauche, au bord de l’allée centrale. Elle laisse son mari passer et s’installe en bord d’allée. En me faufilant, je trouve une place, également en bord d’allée, mais côté droit, juste deux rangs derrière eux. Je vais passer une bonne soirée. Je l’ai, sans obstacle, dans ma ligne de mire : un profil droit, légèrement arrière. Le spectacle tarde à commencer. Monsieur a manifestement, à sa gauche, quelqu’un d’intéressant avec qui il discute sans arrêt. De son côté, ma Louise semble se sentir seule, observant la salle, à gauche, à droite, devant ! Elle doit chercher quelqu’un ! Sa tête se tourne légèrement en arrière, et son regard croise enfin le mien. Son visage s’illumine et, discrètement, la main à hauteur du genou, elle me fait un petit signe que j’interprète :« ah, ça y est, je t’ai trouvé ! »
    
    Le spectacle commence et je me retrouve face à ma vérité… En fait, je ne connais rien à la danse, et donc ne l’apprécie pas plus que ça. Je vois une succession de ballets, commençant par les plus petits rats, et je m’ennuie, mais ce n’est pas grave. Il faudrait quand même que je repère la fille de ma déesse ; certes, j’ai vu quelques photos, mais ça ne suffit pas. Jusqu’au moment où arrive sur scène un « petit rat » que je ne peux manquer : sa maman s’est levée et prend des photos, beaucoup de photos. Au moment de se ...