Mourir d'aimer, ou presque (1)
Datte: 09/06/2025,
Catégories:
fplusag,
jeunes,
profélève,
init,
rencontre,
prof,
Auteur: Geg Folie, Source: Revebebe
J’atteins l’âge où l’on a tendance à regarder dans les rétroviseurs. Je commence à écrire de nombreux souvenirs, fouillant dans de vieux cartons délabrés pour vérifier quelques dates, quelques noms ! J’ai un véritable choc en découvrant un cahier poussiéreux que je croyais perdu : mon journal d’ado ! Je commence à le parcourir avec précaution, tant les pages semblent prêtes à se déchirer : dates principales, situations, scènes, vêtements, doutes, espoirs, émotions et impressions. J’avais tout noté ou presque. Je suis entièrement chaviré de me sentir projeté un demi-siècle en arrière et mesure la chance que j’ai eue de rencontrer mon Aphrodite, ma dame de Rénal à qui je voue une reconnaissance éternelle.
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1970, je suis dans une petite ville de province : Mâcon, préfecture de Saône-et-Loire. Fils d’ouvrier des usines Schneider du Creusot, je pense être monté dans l’ascenseur social, en réussissant le concours d’entrée à L’école Normale d’instituteurs(E.N). Hébergé à l’École Normale de Garçons(ENG), mes cours se déroulent à celle de filles(E.N.F) pour préparer le bac Philo. Ce sera l’an prochain. Ma priorité, puisque je suis en 1re, est d’avoir de bonnes notes au Bac de français.
Comme nombre de garçons de mon âge (bientôt 18 ans), je suis plus attiré par les femmes plus âgées que moi que par les filles de mon âge. Je m’en suis inquiété un moment, me demandant si j’étais « normal », mais mes nombreuses lectures m’ont rassuré : statistiquement, je suis dans la ...
... norme. Parmi mes phares, il y a une de mes profs, mais ne comptez pas sur moi pour vous révéler quoi que ce soit qui vous permettrait de l’identifier, ou de deviner la spécialité qu’elle enseigne, ce sont les limites que je me suis fixées, par respect pour elle et pour le dernier serment que je lui ai fait.
Elle est comme toutes celles qui m’attirent : « encore jeune quand même », grande, d’autant plus qu’elle est toujours perchée sur de très hauts talons qui mettent en valeur ses mollets magnifiques et ses très longues jambes qui me semblent interminables. Quand elle entre par le fond de la classe et qu’elle la traverse pour rejoindre le bureau, je suis envoûté pas le balancement de son bassin provoqué par sa démarche légèrement chaloupée. Elle m’aide, sans le savoir, à affiner mes observations en portant, le plus souvent, robes et jupes juste au-dessus du genou. De profil, je devine qu’elle a une poitrine plutôt généreuse, ce qui me comble. Je ne pense pas être anormal si j’avoue que je n’ai pas découvert son visage en premier, et pourtant ! Des yeux étonnamment changeants : un bleu plutôt clair et lumineux quand elle discute et plaisante avec ses collègues, mais capables de s’assombrir très vite, allant jusqu’au gris acier dès qu’elle sent le besoin d’affirmer son autorité… glaçants dans certains cas ! Au niveau du maquillage, elle sait manifestement faire ce qu’il faut pour se mettre en valeur : une petite touche pour souligner les sourcils, une note de mascara à peine ...