Quatre petites chansonnettes - Histoires de Sexe

Quatre petites chansonnettes

... exploser ensemble.

Retombé sur le lit, les yeux dans le vague, je ne repris réellement conscience que lorsqu’elle ressortit de l’étroit cabinet de toilette et se rhabilla avec soin.

— Tu pars ?
— Oui. Demain… enfin aujourd’hui, j’ai des obligations familiales. Bisous et merci.

La porte se referma discrètement, j’étais encore dans l’état second de l’improbable extase que je venais de vivre. Je ne sais pas si elle s’en est doutée, mais je venais de l’avoir ma première fois. Enfin, je n’étais plus puceau, et de quelle manière, avec quelle beauté. À l’évidence, je ne connaîtrai plus jamais cette sensation unique, inouïe, indescriptible. D’autant moins que je ne l’ai jamais revue, malgré tous mes efforts. J’ai même réussi à me faire un copain à la fac de médecine.

— Edwige ? Ha-ha ! Ah oui, je vois bien. Un canon ! Il se dit qu’elle a la cuisse hospitalière, qu’elle change de mec comme de petite culotte. Remarque, elle peut se le permettre.

Ce sera aussi la dernière fois que je demanderai de ses nouvelles.

°o0O0o°o0O0o°

Il était un soir, il était une fois, quelques femmes et moi. (C’est normal, c’est le (camembert) normand ! )

Oui, c’était un soir, en rentrant de boulot, bien crevé comme souvent. Béa avait l’air remontée comme la pendule de Big Ben. Méfiance. D’un air détaché elle me dit d’une voix persifleuse :

— Arlette sort d’ici.

(boule dans la gorge)

— Vous auriez pu m’attendre, on aurait bu l’apéro ensemble.
— Je crois qu’elle n’avait ...

... pas très envie de s’éterniser ce soir.

(mes mains deviennent moites)

— Ah bon ? Et pourquoi est-elle passée ?
— À ma demande. Parce que figure-toi… (elle ponctuait ses mots par de grandes enjambées en me tournant autour) qu’en faisant le ménage… j’ai trouvé… une boucle d’oreille… d’Arlette… sous notre lit ! Étonnant, non ?
— Ben… oui, qu’est-ce que ça foutait là ?
— Je te le demande. (Hou là-là ! Il faut penser vite)
— Je donne ma langue au chat. À moins qu’un jour vous soyez allées essayer des fringues là-haut toutes les deux…
— Qu’il est intelligent, cet homme-là, malin, rusé, inventif, menteur et faux-cul par-dessus le marché. Ce n’est pas exactement ce que m’a dit Arlette à qui j’ai fait bouffer sa boucle d’oreille. Elle a craché le morceau, elle.
— Euh… c’est-à-dire ?
— C’est-à-dire que depuis six mois tu sautes Arlette deux fois par semaine dans le lit conjugal. Vrai ou pas ?
— Chérie, écoute…
— Ah non, ne m’appelle plus chérie. Chérir ça veut dire aimer tendrement, profondément. Ce n’est pas trahir, tromper, cocufier, et sous mon toit en plus. C’est vrai ou pas ?
— Je… euh… je le reconnais, oui c’est vrai. Un moment d’égarement, une tentation, mais je t’aime, tu sais…
— Ha-ha-ha ! La belle affaire. Moment d’égarement qui dure depuis six mois, et tu m’aimes en plus ! Mais tu te fous de moi ! J’y crois pas, il se fout de moi ce salaud. Ne t’approche pas, ne me touche pas, tu me dégoûtes. Vous me dégoûtez tous les deux. Je vous conchie, je vous hais.
— ...