Dylanesque
Datte: 22/05/2025,
Catégories:
fh,
jeunes,
amour,
nostalgie,
portrait,
amitié,
Auteur: Amarcord, Source: Revebebe
... visage et la vitrine, traversé par l’ombre d’un sourire, comme si elle complotait quelque chose.
— Moi je dis que c’est jouable…
— De quoi tu parles ?
— Allez, viens, on entre…
— T’es dingue, ça coûte une blinde ici.
— T’as besoin d’un manteau plus chaud, tu l’as dit toi-même. Ça ne coûte rien d’entrer…
— À quoi bon si c’est pour repartir les mains vides ?
— Pour le plaisir de toucher de jolies choses.
— Je suis déjà comblé de ce point de vue
— Allez, viens, je te dis… Je te l’offre.
— Pas question ! Avec quel fric ?
— Les moyens, on les trouve toujours…
Et puis la jolie main fine a de nouveau entraîné la mienne, et je me suis retrouvé propulsé dans l’élégance ouatée de la boutique de luxe.
— Je peux vous aider ? a fait la fille trop maquillée, plutôt méfiante, au vu de ma parka fatiguée qui n’augurait pas d’un bien gros chiffre d’affaires. Mais elle s’est vite détendue en voyant l’élégance si inspirée de Fiona.
— Merci. On regarde, on cherche juste quelques inspirations.
— Faites à votre aise. Si vous avez besoin de moi…
— … on vous appelle, bien sûr, a répondu Fiona, d’un air qui, sans être hautain, traduisait cette forme de confiance en soi qu’ont les gens de pouvoir.
Manifestement, elle jouait un rôle, je n’allais pas tarder à comprendre pourquoi.
— Tu vois Raphaël, ce serait pas mal, cette chemise unie violette…
Le prénom aussi inattendu qu’usurpé m’atteignit comme un uppercut à l’estomac.
— C’est quoi comme matière ?
— Du lin, a ...
... répondu la fille.
— Vous ne l’auriez pas dans d’autres tailles que le S ?
— Bien sûr. Je vais aller les chercher dans la réserve.
La gonzesse s’éclipsa, nous laissant seuls dans la boutique.
— T’es folle ? Tu joues à quoi ?
— Laisse-moi faire. Juste un petit défi. Et un petit prétexte. Tu t’appelles Raphaël, d’accord ? C’est amusant, non ?
— Arrête, Fiona…
— Et ça aussi, on le change. Appelle-moi, Muriel.
C’est là qu’elle m’a poussé dans la cabine d’essayage, et, tout en laissant le rideau ouvert, m’a débarrassé de ma veste.
— Laisse-toi faire, on s’amuse… et plus si affinités…
Ma chemise s’est vite retrouvée accrochée à la patère, ses doigts à mon torse.
— Wow. J’adore la coupe et la matière. Vous invitez parfois des admiratrices dans votre loge, Monsieur l’idole des jeunes filles ?
Elle multipliait les douceurs, s’amusant de me voir frémir à chaque note que posaient ses doigts, chaque accord plaqué sur mes abdominaux, avec le sourire gourmand d’une gamine prête à faire des bêtises, à frapper délicatement sous la ceinture.
— Voilà, j’ai encore du M et du L, annonça la vendeuse, qui piqua aussitôt un fard en nous apercevant, malgré l’épaisse couche de fond de teint. Oh, excusez-moi…
— Non, non, restez, surtout, votre avis sera précieux.
— Ça va en effet très bien à Monsieur, vous aviez raison pour la couleur.
— Les grands esprits se rencontrent. Quand je te le disais, Raphaël. Tu vois, pour ton passage à Taratata… Qu’est-ce que t’en penses ? C’est ...