1. Un 14 juillet bleu blanc sexe


    Datte: 07/05/2025, Catégories: fh, piscine, hotel, anniversai, amour, portrait, Auteur: Amarcord, Source: Revebebe

    ... légionnaire. Finalement pas si lisse, en tout cas soyeuse juste ce qu’il faut où il faut pour satisfaire le diable et les anges. Mais au-delà du mignon tablier de sapeur, du ventre plat aux rondes épaulettes, pas un pli sous la chemise, rien à jeter, rien à redire à l’inspection, la perfection sans la raideur, la fermeté et pourtant la souplesse : impossible de ne pas saluer le drapeau. Reconnaissances audacieuses, initiatives fougueuses, attaques et contre-attaques… Combien de fois sommes-nous passés à l’assaut ? Engagez-vous, rengagez-vous ! Cette grenade-là n’attendait que d’être dégoupillée et je me suis dévoué, en bon artificier. Je lui ai tout goûté, tout quadrillé, prenant d’assaut ses points stratégiques, plongeant avec gourmandise dans ses plus jolies tranchées. Elle se défendait pouce par pouce, à coups de caresses, à coups de griffes, à grand renfort de morsures, jusqu’à encercler mon vaillant fantassin. Nous fûmes héroïques. Tout pour l’offensive, pas de quartiers, et en rythme ! Sambre et Meuse ! Auprès de ma blonde ! Et puis en version swing, s’il vous plaît, pas de grosses caisses ! Du doigté et de la précision, pour la conquérir ou l’épuiser, par monts et par vaux ! Comment peux-tu parler d’amour, troufion, toi qui n’as pas connu Nathalie, seulement les Bat’d’af et les cruelles Eliane, Claudine, Dominique ou Huguette à Dien Bien Phu ? Sauf mon respect, on n’a pas parcouru les mêmes collines, pas tenu les mêmes positions.
    
    On est restés longtemps comme ça, ...
    ... nus sur le lit, silencieux. Et puis Nathalie s’est rhabillée. Sur le trottoir, elle m’a enlacé.
    
    — À bientôt, mon soldat ? On s’appelle ?
    
    Et puis une fois encore, elle a posé un baiser, cette fois sur mes lèvres. Ce fut à nouveau frais, léger, parfumé… Elle était partie.
    
    Ainsi naquit une grande passion française.
    
    ⁂
    
    Voilà le portrait des deux filles que je connus cette année-là. La fille rouge, la fille bleue, qui ne se connaissaient pas, comme la France d’en haut ignore la France d’en bas. De bas en haut, de haut en bas, ces filles-là me rendaient fou. Nos rendez-vous n’étaient pas quotidiens, ce qui faisait grimper les avis de haute pression, attirait la foudre du désir entre nos corps enfin réunis et traversés par d’électriques contacts. Marianne n’attendait pas qu’on lui passe la bague au doigt, mais que je lui lutine la Terre du Milieu en mage, en tendre mais audacieux seigneur de ses doux agneaux. Mes nuits avec Nathalie tenaient tout autant du fantastique. Je me rendais à un endroit de rendez-vous, rarement le même, mais toujours raffiné. Un fauteuil m’y attendait pour goûter le spectacle aux premières loges. Elle me faisait patienter, se laissait ô combien désirer, et puis surgissait l’apparition : un corps de déesse ne portant qu’une paire de Jimmy Choo. Premier mai, quatorze juillet ou journée de travail, peu importe l’occasion, la fête était célébrée en très belle et intime compagnie.
    
    Vous devez vous dire que j’étais un sacré veinard. Ce qui n’est pas ...
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