Un 14 juillet bleu blanc sexe - Histoires de Sexe

Un 14 juillet bleu blanc sexe

... touché-coulé par cette torpille érotique qui s’amusait à me défier à la course, à m’impressionner de ses gracieuses figures depuis le plongeoir, à me frôler de son corps de tentatrice en surgissant depuis la grande profondeur.

— Elle est magnifique cette piscine, Nathalie… Une révélation.
— Je ne connais qu’elle. Trois séances hebdomadaires minimum. Sans parler du fitness et des tas d’autres petites disciplines masochistes que je dois m’infliger pour correspondre aux canons de la mode…
— Ça ne va pas jusqu’à la famine, j’espère ?
— J’ai la chance d’avoir un métabolisme très clément. Un soupçon de gourmandise est toléré.
— Dans ce cas, je vous invite à déjeuner.
— Volontiers, à condition qu’on se tutoie. Bon, on y va tout de suite ?
— Quoi faire ? Manger ?

Elle me regarda d’un air bizarre, tant cette confirmation semblait inutile et idiote. Et elle l’était, en effet, la faute à une fausse impression de déjà-vu, à un espoir un peu prématuré.

— Eh bien oui, quoi d’autre, sinon ? J’ai faim.

Évidemment, tous mes établissements favoris étaient fermés ce midi-là pour cause de 14 juillet, et nous avons dû nous rabattre sur un salon de thé un peu fané. Ce qui l’amusa beaucoup.

— Désolé.
— Et pourquoi ça ?
— Ben… J’ai pas l’air con. Tu parles d’un lieu branché…
— Mais j’en suis saturée, moi, des lieux branchés ! Vous me faites rire, vous, les mecs, avec vos plans puérils et vaniteux ! Les beaux, les moches, les riches, les snobs, les puants, les connards, les ...

... talentueux, les nuls, tous pareils ! Dès qu’un mec veut me sauter, il me sort le grand jeu chez Costes, à l’Arpège, ou dans je ne sais quel haut lieu deshappy few. C’est tellement téléphoné… Tu vois, finalement, t’as plutôt bien choisi !

J’en restai comme deux ronds de flan. Flan dont la dernière bouchée refusa du coup obstinément de disparaître dans mon œsophage.

— Tu crois que cheu t’ai amenée ichi gjhuste dans l’idée de te chauter ?

Ça l’a fait rire de bon cœur, ma candeur et ma diction pâteuse.

— Et pourquoi pas ?
— Chans rire, cha t’inchpire, les chalons de thé ?
— L’endroit a un certain charme suranné et ça pourrait distraire les vieilles dames, non ? Faut pas grand-chose pour m’inspirer. Figure-toi que j’ai failli m’inviter dans ta cabine à la piscine.
— Dommache !
— Ce n’est que partie remise. Victor ?
— Hmmm ?
— C’est pas le tout de sucer. Parfois, faut avaler…
— Chalope !

On est sortis en courant dans la rue, pile au moment où les Alpha Jet de la Patrouille de France enrubannaient le ciel de Paris de leur panache tricolore, et on a rejoint un hôtel tout proche, un peu tristounet, mais dont on se chargerait bientôt de réchauffer l’ambiance.

La soi-disant beauté froide s’est révélée torride. Elle m’a tout passé en revue, garde à vous et bien peu de repos. Un sacré défilé, orchestré par la plus fière recrue de la troupe de chez Elite. Fallait assurer, et en fanfare. Et puis tiens, c’était tout sauf du boudin, elle sentait bon le sable chaud, ma ...