1. Un 14 juillet bleu blanc sexe


    Datte: 07/05/2025, Catégories: fh, piscine, hotel, anniversai, amour, portrait, Auteur: Amarcord, Source: Revebebe

    ... faux.
    
    Mais peut-être ajouterez-vous que je me comportais en parfait salaud, en apprenant que je couchais avec deux filles formidables, mais à leur insu. Figurez-vous que ça me tourmentait, justement. À tort.
    
    Elles n’avaient pas de tels cas de conscience. Il y eut quelques surprises.
    
    Celle de ce soir où je passai à Montrouge. Marianne entrouvrit la porte, à peine emmaillotée dans une serviette éponge. Avec mon petit bouquet, j’avais l’air d’un con, ma mère…
    
    — Qu’est ce qui te prend de venir chez moi sans prévenir ?
    — J’avais pensé que…
    — Que quoi ? Que le fait qu’on ait baisé ensemble te donnait un quelconque droit sur moi ?
    
    Malgré ses efforts pour entrebâiller la porte au strict minimum, j’aperçus une forme vaguement dissimulée sous les draps et un crâne dégarni d’où dégoulinaient de longs tifs en cascade sur une nuque trapue.
    
    — Cahors et toi, vous êtes…
    — Nous ne sommes rien du tout. J’ai couché avec lui, et alors ? Et je baise parfois avec toi. Si ça me chante, et quand ça me plaît. Ça te pose problème ?
    — Aucun. Pas besoin d’autocritique. C’est ton bon droit. J’attendrai d’être convoqué par Madame la Commissaire politique. Envoie-moi une motion dès que le soviet suprême le juge opportun.
    — Tu ne vas pas me faire une scène de ménage ? Si tu cherches à former un couple petit-bourgeois, adresse-toi ailleurs. Je fais ce que je veux de ma chatte.
    — Bon, eh bien alors, bonne bourre ! Salue de ma part le camarade idéologue. C’est vrai qu’il est plutôt ...
    ... raide, ce connard-là.
    
    Je tournai les talons. Je l’entendis agripper en vitesse un peignoir, puis dévaler l’escalier pieds nus pour me rattraper.
    
    — Victor ? Attends !
    — Quoi encore ?
    — Fais pas cette tête-là !
    — Quelle tête ?
    — Je te vois tellement déçu.
    — On ne peut rien te cacher…
    — C’est mignon… Attendrissant.
    — Et Cahors, il est mignon aussi ?
    — Ça n’a rien à voir. Ce n’est pas ce que tu crois. Ça fait si longtemps qu’il me tannait. J’ai fini par lui céder, de guerre lasse. Comme ça, j’en suis quitte et on passe à autre chose.
    — Finalement, c’est assez simple, la révolution. Tout est collectif. Y’a plus qu’à prendre un ticket, attendre dans la file populaire et se servir.
    — Oh Victor, s’il te plaît, n’en rajoute pas. Je me sens déjà assez moche comme ça. Je n’y ai pris aucun plaisir.
    — Désolé pour toi.
    — Désolée tout court. Je regrette. Victor ?
    — Je t’écoute…
    — Je t’avais prévenu. Je ne suis pas une nana fidèle… Mais je ne veux pas te perdre.
    
    Il faisait bien froid, de retour dans la rue, ce soir-là. Peut-être qu’il gelait, même si je peux me tromper.
    
    Mais je suis absolument certain qu’il neigeait à gros flocons, cet autre soir où j’aperçus par hasard Nathalie sortir d’un grand hôtel au bras d’un homme connu, puis se figer en m’apercevant, juste avant de rentrer dans la limousine. J’en frissonnais encore le lendemain, au téléphone. Il y eut un long blanc, un interminable silence.
    
    — Victor ? Tu boudes ?
    — Je ne peux pas lutter contre la jetset, ...
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