1. Un 14 juillet bleu blanc sexe


    Datte: 07/05/2025, Catégories: fh, piscine, hotel, anniversai, amour, portrait, Auteur: Amarcord, Source: Revebebe

    ... sans essayer aussitôt de me soutirer mon numéro de portable.
    — Je dois être trop timide ou réaliste pour oser y prétendre.
    — Dans ce cas, je vais vous en faire le reproche. Enchantée. Nathalie. Comme vous l’aviez compris.
    — Victor. Ravi de cette rencontre inattendue.
    — Je vais hélas déjà devoir l’interrompre, Victor. Mais vous ne m’avez toujours pas véritablement livré votre opinion sur ces photos. Répondez-moi sincèrement.
    — Qu’est-ce qu’on gagne ?
    — Au pire, ma sympathie.
    — Alors je tente ma chance : c’est plastiquement irréprochable, ce corps nu est sublime. Mais c’est un peu trop parfait, plus minéral qu’organique. Une nature morte, et je préfère la vie…
    
    Elle me fixait avec malice. Elle approcha sa flûte de la mienne, la heurta :
    
    — À la vôtre !
    — Santé ! Le verdict vous satisfait ou il vous consterne ?
    — La réponse m’enchante. Il ne suffit pas d’un corps nu pour que surgisse l’érotisme…
    — Instruisez-moi.
    — Il faut laisser une petite part au diable.
    — Et ne pas voiler le sexe des anges, c’est ça ?
    — Voilà. Un marbre trop poli que pour être un poil malhonnête, comme je l’aime. Ça manque un peu de poils aussi, d’ailleurs, mais ça, c’est l’uniforme du métier, pas le choix.
    — Rassurez-vous, je ne vous trouve pas si lisse. Juste délicieusement piquante.
    — C’est qu’on se prendrait à écouter sans ennui les technocrates, ma parole !
    — Aurais-je donc mérité votre sympathie ?
    — Zéro six, vingt-sept, quarante-deux…
    — Pardon ?
    — Ce ne sont pas mes ...
    ... mensurations, c’est mon portable, se mit-elle à rire. C’est vrai que vous êtes timide, Victor ! Alors donnez-moi plutôt le vôtre, de numéro. Je n’en abuserai pas, c’est promis.
    — Abusez tant que vous voulez, j’en serai ravi.
    
    Elle posa un baiser sur ma joue, ce fut frais, léger, parfumé… Elle était déjà partie.
    
    ⁂
    
    Elle avait tenu parole, en m’appelant deux jours plus tard :
    
    — Bonjour Victor, ici la nature morte !
    
    Aussitôt résonna son rire cristallin, tant elle s’amusait à m’entendre bafouiller à l’autre bout du fil.
    
    — Euh… Je… Ravi de vous entendre aussi vive.
    — Je tenais à vous souhaiter une bonne fête…
    — Ma fête ? C’est la Saint-Victor ?
    — Quelle ignorance ! C’est la Saint-Vladimir, et la Saint-Camille. Mais à défaut d’être un bon chrétien, j’espère que vous êtes au moins un patriote…
    — OK. D’accord ! Le 14 juillet… Je suis un peu lent à la détente… Eh bien, merci pour la fête nationale, dans cas ! Quand devrai-je vous souhaiter la vôtre ?
    — Mes ascendances sont variées et complexes, comme mon identité…
    — L’assemblage est remarquable.
    — Merci. Mettons-y toutefois une part française, ne fût-ce que de cœur. Dès lors, on pourrait peut-être le célébrer ensemble, ce 14 juillet ? Si vous êtes libre…
    — Je le suis.
    — Nous voilà égaux. Retrouvons-nous en toute fraternité…
    — Où ça ?
    — Va falloir commencer par vous jeter à l’eau, Victor. Rendez-vous à la piscine Pontoise, dans le cinquième…
    
    Et c’est comme ça que je me retrouvai plongé dans ce grand bleu aquatique, ...
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