Un 14 juillet bleu blanc sexe - Histoires de Sexe

Un 14 juillet bleu blanc sexe

... grand bien au panier de la ménagère. Et puis la rime semble prometteuse. D’ici là, prends soin de toi. On s’appelle ? Je t’aime, tu sais ?
— Moi aussi. Et je suis fier de toi. Mais j’ai encore un service professionnel à te demander. Pour la bonne cause.
— Si c’est pour la France, je ne peux rien refuser à un patriote. Mais donnant donnant. Je me trompe ou t’es de nouveau en mode « Allons enfants » ?
— Exact, l’étendard est bien levé.
— Alors accroche-toi bien, mon joli, tu vas voir comment je vais te niquer au 2e tour…

⁂

Je suis rentré chez moi à pied, traversant les rues où l’on voyait çà et là flotter des drapeaux aux balcons. Moins que pour le foot : on a le patriotisme qu’on peut. J’ai bien dit « chez moi », comme il y a un « chez elle ». On peut très bien s’aimer sans vivre systématiquement sous le même toit. Et d’autant plus longtemps, peut-être : rien n’est jamais acquis. J’ai passé un coup de fil à mon rendez-vous de la Saint-Victor, une très jeune et jolie femme. Elle est parfois distraite, notre fille, je voulais m’assurer qu’elle l’avait bien noté, et puis l’entendre me dire que tout allait bien. Elle m’a chambré, bien sûr, avec mes névroses de vieux schnock et de papa poule. Elle a de l’humour et beaucoup d’indulgence. Elle l’a finalement très bien vécue, cette drôle d’existence avec des parents aux modes de vie peu conventionnels et pas toujours synchrones. Comme elle est elle-même assez fantasque, elle a passé son enfance à multiplier les mensonges ...

... romanesques : fille d’une mère pilote de ligne, d’un père cosmonaute en mission sur Mars, orpheline abandonnée élevée par les loups… Et bien entendu, à son plus grand plaisir, les mouflets de la cour de récré la croyaient dur comme fer.

— Finalement, je vais devoir décommander, papa. Je ne peux décemment pas m’afficher avec des parents si irresponsables qu’ils n’ont même pas voté Mélenchon. C’est criminel.
— Mea maxima culpa.
— Après, allez vous étonner si je tourne zadiste, woke, naturopathe et gender fluid.
— Ton abonnement Netflix, je peux le radier, alors, vu que t’es pure et radicale ?
— Fais pas le con, papa. Je te fais marcher. Pour info, j’ai voté blanc.
— T’es bien la fille de ton père.
— Mais t’es tout de même allé à la Garden Party ? T’as vu maman ? Elle était comment ?
— Parfaite, quelle question…
— Et tu l’as pécho, j’espère ?
— Secret défense.
— Ah les cochons ! Vous m’avez fait un petit frère, sur le tard ?
— T’en as déjà un. Il te suffit pas, Sacha ?
— Il risque de passer tout à l’heure avec sa copine.
— Parce qu’il en a déjà une ?
— Il en a tant qu’il veut, le petit salaud, et pas des thons. T’as pas remarqué qu’il était canon ?
— Je ne fais que des chefs d’œuvres.
— Pour une fois, on est bien d’accord…

Cet appartement, c’est bien plus le refuge de mes enfants que ma garçonnière. Marianne y dort assez régulièrement, bien sûr, à défaut d’y vivre, mais jamais Nathalie, alors que l’idée de m’y rejoindre l’obsède. Elle rêve de s’y enfermer avec ...